“ Garidi ”. Un bidonville infernal planté dans les immensités steppiques de la commune de Boughzoul et où échoue près d'un millier de personnes sans pain ni terre, déracinés, par le terrorisme, des douars Ouled Antar, Ouled Hellal, Ouled Hamza et Aziz. C'est un triste assemblage de gourbis à la lisière de l'oued “ Ouaza ” qui n'a pour ainsi dire pas d'identité publique.Un ghetto miséreux sans eau courante, ni égouts, ni électricité et où les eaux stagnent dans les ruelles de terre et attirent des nuées d'insectes, rats des champs – Vecteurs de plusieurs maladies. Comme si cela ne suffisait pas, c'est le terrain de prédilection de la plus redoutable espèce de scorpions : l'And octalus Australis, dont le venin contient 11 toxines tout comme celui du cobra royal. “ Ici, c'est l'univers sordide et brutal de la misère, de l'enclavement extrême. A partir du mois de mai, ce sont les longues nuits contre le scorpion qui peut provoquer la mort en quelques minutes. Les enfants et les personnes âgées sont les plus vulnérables ”, racontent nos interlocuteurs à l'affût de mesures incitatives pour reprendre le chemin du retour.Aux dernières nouvelles, on saura qu'un important programme dit “ Hauts Plateaux ” est mis en œuvre au profit de 22 communes situées sur la bande steppique.