Longtemps cantonnés dans l'investissement pétrolier, les Américains souhaitent, aujourd'hui, s'introduire dans de nouveaux segments de l'économie algérienne, notamment dans l'agriculture et la PME. Son Excellence Robert S. Ford, ambassadeur des Etats-Unis à Alger, a estimé, jeudi, au cours d'un point de presse organisé à l'occasion de la participation américaine à la 41e Foire internationale d'Alger, qu'au vu des échanges en constante évolution, le marché algérien présente un certain intérêt pour les entreprises américaines. Néanmoins, pour que les entreprises investissent, il faudrait encore qu'il y ait des opportunités d'affaires rentables et que le climat d'affaires favorise l'investissement. Le diplomate dira, dans ce sens, que même si les réformes structurelles engagées par le gouvernement avancent, certains obstacles persistent, à l'image des lenteurs bureaucratiques et des problèmes de financement, celui du foncier connaissant, en revanche, un début de prise en charge par les pouvoirs publics. Et d'ajouter que les Américains se sont engagés dans plusieurs programmes de coopération afin d'accompagner le gouvernement algérien dans la mise en œuvre des réformes. Il citera dans ce sens une mission du département du Trésor américain qui assiste la Banque d'Algérie sur le dossier de la supervision et le contrôle bancaire et une seconde mission d'assistance à l'administration fiscale. Son excellence l'ambassadeur annoncera également la visite, au mois de juillet prochain, d'une délégation de l'agence américaine de promotion des PME, laquelle établira des contacts avec le gouvernement algérien ainsi que les représentants du patronat afin d'étudier les voies et moyens de promouvoir la PME algérienne. Car pour le diplomate, la PME est l'enjeu principal de toute économie car la petite et moyenne entreprise peut engendrer de l'exportation et assurer des emplois pérennes. M. Ford estimera néanmoins que le marché algérien reste attrayant, ce qui justifie une participation assez marquée des Américains à la 41e FIA avec 27 entreprises dont une dizaine y prennent part pour la première fois. Sur le plan de la coopération, le diplomate estimera qu'il reste beaucoup à faire. Il indiquera que les échanges commerciaux ont connu une certaine évolution depuis quelques années, passant de 12 milliards de dollars en 2006 à 16.5 milliards de dollars en 2007. En 2008, les échanges devraient être encore plus importants. Rien que pour le premier trimestre de l'année, ils se sont chiffrés à 4,4 milliards de dollars. Cette tendance est également observée au niveau de l'investissement. Beaucoup d'entreprises américaines travaillant dans les secteurs hors hydrocarbures sont d'ores et déjà installées en Algérie. Il citera, à titre d'exemple, une entreprise américaine qui a racheté 70 % d'une entreprise industrielle à l'est du pays et qui pourra à terme exporter ses produits vers le marché européen. Le diplomate appellera par la même à diversifier ce genre de partenariats lesquels pourraient apporter beaucoup de valeur ajoutée aux entreprises algériennes, les entreprises américaines disposant déjà de contacts d'affaires en Europe. Cela permettra, selon lui, à l'Algérie d'exporter des produits aux normes vers l'UE tout en profitant ainsi de l'accord d'association. Pour sa part, le président du conseil d'affaires algéro-américain, M. Smaïl Chikhoun, a estimé que les opportunités d'affaires existent en Algérie notamment dans le secteur agricole. Il estimera que les Américains affichent un intérêt tout particulier pour l'investissement dans des bassins laitiers, dans la céréaliculture et l'agrumiculture.