Les Etats-Unis ont investi 1,8 milliard de dollars hors hydrocarbures entre 2002 et 2007. Longtemps confinés dans les hydrocarbures, les entreprises américaines s'intéressent aux autres secteurs hors hydrocarbures. C'est du moins l'objectif de la délégation d'hommes d'affaires américains, qui séjourne actuellement en Algérie à la recherche d'opportunités de partenariat. “C'est la plus grande mission dans l'histoire”, a affirmé, hier, Donald Deline, président du Conseil d'affaires algéro-américain, et vice-président de Halliburton, lors d'une rencontre organisée à l'hôtel Sheraton du Club-des-Pins d'Alger. Une vingtaine d'entreprises américaines, comme Chevron, Halliburton, Shell Oil Compagny, Tessera, Wolrd Développements corporation que préside l'ancien ambassadeur Richard Erdman, Bricking Solution, Calisolar et Fedex… ont fait le déplacement à Alger, le temps d'une halte, pour mieux apprécier le potentiel hors hydrocarbures qu'offre notre pays. Les chefs d'entreprise américains représentent divers secteurs tels que l'agroalimentaire, l'aviation, les finances, la construction, la formation, les technologies de l'information, le transport, les télécommunications, le tourisme et les ressources en eau. L'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger, S. E. Robert Ford, rappelle que l'Algérie est le deuxième partenaire des Etats-Unis dans la région Moyen-Orient Afrique du Nord (Mena). “50 entreprises américaines activent sur le marché algérien”, affirme Robert Ford, soulignant que la “situation sécuritaire est maîtrisée”. “Je ne dirai pas qu'elle est parfaite, mais elle est maîtrisée”, a-t-il indiqué. L'ambassadeur américain rappelle aussi le soutien de son pays pour promouvoir les exportations algériennes hors hydrocarbures. L'Algérie bénéficie d'un système généralisé des préférences (SGP) qui permet l'accès des produits algériens au marché américain en franchise des droits de douane. “L'Algérie exporte du couscous, des pâtes, du vin et pourquoi pas de l'huile d'olive”, relève Robert Ford, qui annonce l'organisation d'une mission d'opérateurs algériens à Los Angeles au mois de mai prochain pour prospecter les possibilités de placement de produits algériens sur le marché américain. “Seulement, il y a des défis à relever”, constate-t-il, tout en reconnaissant que “des efforts sont faits par le gouvernement algérien pour améliorer le climat des affaires”. Justement cette faible présence des entreprises américaines dans les secteurs autres que celui de l'énergie, n'est pas du goût des Algériens. C'est que les Etats-Unis sont le premier partenaire commercial de notre pays. De 2,5 milliards de dollars en 1999, les échanges commerciaux ont évolué à 19 milliards de dollars en 2007. Pour autant, regrette le ministre du Commerce El-Hachemi Djaâboub, “les investissements américains hors hydrocarbures en Algérie restent modestes eu égard au potentiel des deux économies”. Du coup, El- Hachemi Djaâboub invite “les entreprises américaines à s'impliquer d'avantage” dans les autres secteurs que celui de l'énergie. Les investissements américains hors hydrocarbures, entre 2002 et 2007, sont estimés, par l'Andi, à 1,8 milliard de dollars. Sept projets ont été comptabilisés employant 560 personnes. Le ministre du Commerce a, par ailleurs, évoqué le dossier des négociations pour l'accession de notre pays à l'OMC. M. Djaâboub relève que les négociations sont au stade final. “Nous comptons sur la compréhension américaine pour conclure dans les plus brefs délais”, souligne le ministre du Commerce. M. Djaâboub ajoute que l'Algérie souhaite finaliser le plus tôt possible les négociations pour son accession à l'OMC. Si les Algériens reprochent aux Américains leur faible engagement hors hydrocarbures, il n'y a pas eu beaucoup de personnes, hier lors de la rencontre à même de répondre à certaines de leurs questions précises. Les rencontres programmées avec un certain nombre de départements ministériels ainsi qu'avec le Forum des chefs d'entreprise pourraient et doivent éclairer les chefs d'entreprise américains sur les évolutions enregistrées en Algérie en matière de climat des affaires. Meziane Rabhi