Quelque 350 hectares de terres seront réservés aux agrumes dans le cadre d'un programme pluriannuel 2007-2013 visant le développement de l'agrumiculture dans la wilaya de Jijel, a indiqué dimanche le directeur des services agricoles (DSA), en marge d'une journée d'études consacrée à la relance des agrumes. Cette culture est appelée à connaître une nouvelle impulsion avec la mise en service prochaine de l'irrigation d'un périmètre de 4.800 hectares de terres agricoles situées dans les plaines contiguës de Jijel et Taher, à partir du barrage d'El Agrem, a précisé Rabah Grabsi. Le "nécessaire développement" de la culture des agrumes dans plusieurs wilayas de l'Est du pays est dicté par le fait que les vergers de l'Ouest du pays "accusent un état de vieillissement et de dépérissement avancé, conjugué à l'effet de la sécheresse et de la remontée des eaux salines", a également expliqué le DSA, soulignant que les régions de l'Est du pays offrent de "bonnes conditions" pour la relance des agrumes. Dans une intervntion liminaire, le secrétaire général de la wilaya, Issam Chorfa, a rappelé les grandes lignes du développement du secteur agricole de la wilaya, mettant particulièrement en exergue les atouts que possède la région. Il a abordé, dans ce contexte, la question de l'importance des ouvrages hydrauliques destinés aussi bien à l'alimentation en eau potable qu'à l'irrigation des terres agricoles, afin, a-t-il dit, de "donner une nouvelle impulsion au volet agricole qui attire une main-d'œuvre de plus en plus nombreuse". M. Chorfa a cité, à ce titre, le cas du barrage El Agrem qui se veut une "bouffée d'oxygène" pour d'importantes superficies agricoles de la zone tampon Jijel-Taher. Pour ce qui est de la wilaya de Jijel, à vocation agricole, les agrumes ont fait partie de l'histoire de cette région pendant la période coloniale, avant de disparaître et de céder la place à d'autres spéculations agricoles, telles que l'olivier et le maraîchage, a souligné, de son côté, un cadre de la DSA. En effet, a-t-il souligné, la variété de mandarine, appelée localement "Bachelot", subsiste actuellement "mais en très faible quantité, pour ne pas dire cultivée au stade artisanal dans la région de Taher". Les tentatives opérées depuis l'avènement du PNDA (Programme national de développement agricole) ont permis de passer de six hectares à 400 hectares d'agrumes, ce qui reste, avec à peine deux pour cent (2%) des superficies agricoles, "très en deçà", aux yeux des spécialistes, des possibilités qu'offre la région de Jijel. "La mise en place d'un programme adéquat par le ministère de l'Agriculture et du développement rural s'inscrit dans cette optique pour promouvoir un produit, non seulement sur le marché local, mais cibler les marchés extérieurs", a déclaré, pour sa part, un représentant de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne (ITAF) d'Alger. Selon Nacer Saraoui, chef du département "Appui technique" au sein de cet Institut national, les agrumes occupent, à l'échelle nationale, environ 62.000 hectares qui offrent une production de 600.000 tonnes par an. "Les agrumes doivent être disponibles pendant neuf (9) mois, de novembre à juillet", a-t-il dit, tout en déplorant "la faiblesse du marché, représenté par seulement deux ou trois variétés". La future carte tracée pour le développement des agrumes a pour visée l'exportation du surplus sur les marchés étrangers pour faire de l'Algérie un "leader" des agrumes, a estimé le représentant de l'ITAF dans une communication à deux thèmes intitulés "variétés des agrumes et conduite d'un verger d'agrumes". Les contraintes hydriques, les problèmes d'assainissement et de drainage ainsi que le vieillissement des vergers ont été également cités lors de cet exposé dans lequel le conférencier a, néanmoins, fait état de "perspectives prometteuses" pour le développement des agrumes. Des communications portant sur le "contrôle des plans agrumicoles", les "principales maladies et les ravageurs des agrumes", "l'étude des sols pour le développement agricole : cas des agrumes", "l'utilisation rationnelle de l'eau dans un verger arboricole", ont été également présentées par des représentants de différents Instituts nationaux activant dans le domaine agricole. Cette journée, tenue au centre de formation des agents et techniciens supérieurs des forêts (CFATSF) de Kissir, en présence de producteurs potentiels, d'agriculteurs, de responsables d'Instituts agricoles et forestiers et de cadres locaux du secteur, a été notamment consacrée à l'établissement d'un "état des lieux des agrumes" et l'élaboration de recommandations pratiques qui seront prochainement mises en oeuvre.