Selon le projet de résolution de politique générale examiné lors de la plénière du troisième congrès du Rassemblement national démocratique (RND), l'Algérie est interpellée, aujourd'hui, par quatre défis, à savoir la reconstruction d'une économie compétitive et diversifiée, la consolidation de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit, l'approfondissement du processus démocratique pluraliste ainsi que la promotion de la personnalité nationale de la jeunesse. Le RND a rappelé que la réussite du processus de développement est, désormais, le défi primordial et a précisé qu'il s'agit de la libération de l'économie nationale de sa dépendance envers la seule richesse des hydrocarbures épuisable à terme, afin que l'Algérie ne soit pas seulement un marché pour les productions étrangères mais "il s'agit aussi de satisfaire la forte demande d'emplois de la population dominée par la jeunesse", explique la résolution qui a insisté sur la préservation de l'indépendance économique nationale, la mise en place des capacités d'une politique sociale juste et solidaire, ainsi que la préservation de la cohésion sociale et la stabilité politique interne. Le RND a relevé, à cette occasion que les réformes du secteur de la justice et les mutations nombreuses introduites dans la législation en vue de l'adapter à l'économie de marché sont satisfaisantes. Les fléaux de la société, à l'instar des enlèvements, de la drogue, du détournement des biens publics et de la dissipation des mœurs ont été évoqués par ce projet de résolution de politique générale qui a estimé que pour mettre fin à ces fléaux, il faut durcir les lois. Pour le parti d'Ahmed Ouyahia, la contrebande et la corruption sont également des fléaux qui nuisent aux ressources de l'Etat et découragent l'économie productive dans les secteurs public et privé, et dévalorisent dans la société le travail au profit du bien mal acquis. Face à ce problème, le parti propose une répression plus ferme, qui exige la modernisation des administrations de contrôle et leur dotation en moyens humains et matériels suffisants. Par ailleurs, le congrès considère que l'Algérie doit s'adapter au monde contemporain et sa globalisation, et c'est pour cela qu'elle doit se doter de moyens pour défendre ses propres intérêts et préserver son identité et sa personnalité nationales S'agissant du volet international, le congrès a estimé que le rôle des Nations unies est en recul au profit d'un système unipolaire de paix et de sécurité internationales, par une inégalité de fait entre les peuples, notamment dans la consécration du droit à l'autodétermination et à l'indépendance, par un système international inégal et de plus en plus dominé par les multinationales et marqué enfin par un recul des solidarités entre les pays du Sud, surtout au sein de la nation arabe et du monde musulman et à ce propos il a réaffirmé son attachement à l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA) et estime que ce projet servira le développement de toute la région et de ce fait il nécessite d'être édifié sur le respect des intérêts de tous les peuples et de tous les Etats de la région. Quant à la coopération Nord-Sud, le RND considère qu'elle doit être fondée sur "le respect mutuel" entre les peuples et sur des intérêts "équitablement partagés" entre les pays concernés. Dans le projet de résolution économique et sociale, un état des lieux a été dressé et des propositions pour un développement plus efficace ont été émises lors de ce 3e congrès. Le congrès considère que la bataille du développement met en jeu désormais la paix sociale et la stabilité politique et même l'avenir de notre pays, encore dépendant de la seule ressource épuisable des hydrocarbures. En faveur de ce projet de résolution, on a proposé, une dynamisation du processus des réformes en matière économique, financière et administrative, l'insertion de l'économie nationale dans l'économie mondiale, en exploitant les atouts de l'Algérie, une rationalisation de l'investissement public de développement en l'accompagnant de la dynamisation de l'investissement économique privé national et étranger. Le projet de résolution a également plaidé pour une politique sociale alimentée par une croissance et une productivité, une exploitation rationnelle des hydrocarbures et une rationalisation du soutien au développement de l'agriculture. Toujours dans le même contexte, le congrès a appelé à développer un partenariat avec des groupes étrangers dans les complexes industriels du pays, y compris par l'apport de capitaux publics et l'usage de la carte du marché national. Il a également demandé la levée des pesanteurs qui retardent l'aval des projets d'investissement privés nationaux et étrangers, y compris pour l'accès au foncier dans le cadre de la concession. En outre, le congrès a plaidé pour la mobilisation locale des crédits, à moyen et long terme, au profit de l'investissement afin de transformer l'importante épargne nationale publique et privée en création de richesses et d'emplois.Concernant le projet de résolution portant programme d'action du parti, le congrès a chargé le secrétaire général et le conseil national d'arrêter rapidement les dispositions à même de permettre la création de clubs au sein des différentes catégories de la population et sur les questions d'intérêt national, notamment en relation avec le développement pour animer le débat et enrichir les visions et les propositions du parti. D'autre part, le congrès a appelé à encourager les cadres et les compétences du parti à la production de contributions sur des questions nationales pour enrichir le débat interne, la mise en place d'une revue publique du parti pour faire connaître son activité et ses positions ainsi que le renforcement des liens avec la presse que la parti considère comme partenaire naturel. Il est à noter, par ailleurs, qu'Ahmed Ouyahia a été réélu, hier, secrétaire général du RND pour un nouveau mandat de cinq ans. Le chef du gouvernement était le seul candidat à sa propre succession. Le congrès du RND, qui s'était ouvert mercredi dernier, a vu la participation de 1 379 délégués, dont 239 femmes.