L'épargne des migrants est sujette à débat particulièrement dans le Bassin méditerranéen où les transferts des migrants vers les pays d'origine sont en constante augmentation. Selon la Banque européenne d'investissements (BEI), chaque année, les émigrés en Europe, originaires de ces neuf pays, rapatrient 16 à 18 milliards d'euros chez eux avec une croissance annuelle en volume de près de 15 %. Or, pour une grande part, ces flux se font en dehors des circuits bancaires (Sociétés de Transferts d'Argent, Postes, circuits informels) et sont soumis à des tarifs relativement élevés. Comment rentabiliser cette manne ? Dans ce sens et à la veille de la tenue du sommer des Chefs d'Etat et de gouvernement créant " l'Union pour la Méditerranée " le 13 juillet 2008, à Paris , 9 Banques du bassin méditerranéen ont décidé de s'associer pour faciliter les transferts d'argent des migrants, auxquelles la Banque européenne d'investissement (BEI) ainsi que l'Agence française de développement (AFD) ont apporté leur soutien en tant qu'observateurs. Ces dernières ont créé un groupe de travail qui a pour objectif de faciliter et d'abaisser les coûts des transferts d'argent des migrants méditerranéens vivant en Europe vers leur pays d'origine, et de faciliter leur bancarisation dans une optique d'investissement productif, et de promotion de la croissance des PME et du financement de projets d'infrastructures sur la rive Sud de la Méditerranée. Un protocole d'intention a donc été signé, lundi, par un premier groupe d'établissements financiers dont Al Amana (Maroc), Attijariwafa bank (Maroc), Bank of Alexandria (Egypte) (1) , la Banque internationale Arabe de Tunisie (BIAT - tunisie) , la Banque tuniso-koweitienne (BTK - Tunisie) (2) ; la Confédération nationale des caisses d'épargne espagnoles (CECA - Espagne) ; le Crédit immobilier et hôtelier (CIH - Maroc) (3) ; le Groupe Caisse d'Epargne (GCE - France) ; Intesa Sanpaolo (Italie). Ce premier groupe de signataires pourra être rejoint par d'autres établissements soucieux de participer à la construction d'un tel projet. Les banques signataires ont décidé d'examiner la manière dont elles vont collaborer afin de développer une gamme de produits bancaires et financiers dédiée aux besoins des migrants vivant en Europe, et de faciliter les virements bancaires de compte à compte entre les clients des banques du groupe de travail, de favoriser leur épargne dans une optique de réallocation à des fins productives dans des investissements de moyen et long termes (incluant notamment les projets d'infrastructures) sur la rive Sud de la Méditerranée.Les établissements financiers signataires affirment ainsi leur volonté d'être parties prenantes et de rendre tangible " l'Union pour la Méditerranée " dans le quotidien des migrants, persuadés que : " sans renforcement des liens entre les économies de la Méditerranée, aucun renouvellement du dialogue politique, propice lui-même au développement des affaires et, au-delà, de la meilleure compréhension des peuples entre eux, ne sera possible ".