Une nouvelle dynamique de l'innovation ? La nouvelle stratégie industrielle devrait même s'en faire pour obligation et s'engager à en faire un pilier à la base de son développement car l'innovation est à la base de son succès, à condition de faire évoluer la recherche en cohérence et en adaptation permanente. Il y a cependant un " mais ". Il s'impose l'impérieuse nécessité que le secteur privé, non seulement s'intéresse à la recherche, mais s'y engage avec la conviction qu'il s'agit là d'une composante essentielle de la productivité. Faudrait-il que tout repose sur le seul secteur public dans un contexte où est développée la vision selon laquelle c'est au secteur privé de créer la richesse ? Dans le contexte également où on admet la nécessité d'un partenariat public-privé, serait-il possible d'y parvenir sans une étroite collaboration entre la recherche publique et la recherche privée ? Peut-être que là également il faudrait que le secteur privé envisage sérieusement d'investir dans la création de grandes écoles de formation de cadres de haut niveau en technologie au lieu de se consacrer exclusivement, en matière de formation, aux disciplines de management de marketing ou commerce international. Ces grandes écoles auront à charge de garantir le transfert de technologie des milieux de la recherche fondamentale et de la recherche appliquée vers les entreprises qui auront à la fois à entrer en concurrence avec (ou contre) les entreprises étrangères et à assurer le développement du pays, deux missions difficiles à faire cohabiter quand c'est le profit qui motive l'action. S'il est déjà décidé de créer des champions de l'industrie par fusion d'entreprises publiques pour en faire des vecteurs de cette nouvelle stratégie, la démarche identique envers les entreprises du secteur privé n'est pas évidente. Pas de regroupement en vue de ce côté pour réaliser des économies d'échelle et mettre en complémentarité les moyens et les compétences. Pourquoi, par exemple, ne pas inciter des équipes de recherche de l'université à créer leurs propres laboratoires, leurs propres entreprises ou à travailler en supplément dans le secteur privé comme cela est fait par les praticiens ( professeurs et spécialistes) du secteur privé ?