Photo : S. Zoheir De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Les participants à la rencontre sur l'innovation et l'imitation des PME tenue tout récemment à Tlemcen ont recommandé une analyse approfondie du système d'innovation national en Algérie, outre la nécessité d'intégrer d'une manière efficace les savoirs et les compétences algériens à l'étranger dans la nouvelle stratégie, tout en précisant que les perspectives de l'entreprise reposent sur une stratégie à long terme. Ces rencontres scientifiques et économiques à la fois visent à rechercher les moyens d'élever le niveau de compétitivité des entreprises algériennes. Car, tout simplement, l'innovation est une arme concurrentielle forte. Toute entreprise se doit donc d'être innovante sous peine de se voir durablement dépasser par ses concurrents et, donc, disparaître. Dans les pays en voie de développement, l'innovation doit être perçue comme un passage obligé pour s'adapter aux évolutions de l'environnement, à l'obsolescence technologique, à la concurrence internationale et aux exigences croissantes de plus en plus différenciées des consommateurs. Dans ce cas, pour l'entreprise dans les pays en voie de développement, l'innovation peut constituer une source forte de compétitivité et de croissance. Elle doit donc être considérée comme un enjeu réel et un outil de survie nécessitant une approche stratégique globale. Cependant, dans les faits, il s'avère que l'innovation n'est ni la seule voie ni la plus efficace pour assurer la compétitivité d'une entreprise. L'imitation peut être une approche plus facile et plus rapide. Elle peut constituer une alternative très crédible aux stratégies d'innovation. En raison des contraintes internes et environnementales pour innover, il devient plus facile, moins risqué et plus rentable, pour l'entreprise dans les PVD, d'adopter les meilleures idées, processus, technologies et systèmes développés ailleurs. L'objectif de ce colloque consiste à étudier l'innovation et l'imitation comme stratégies de croissance de l'entreprise, dans le contexte spécifique des PVD. Lors de cette assise, Mlle Diab Nedjoua, maître assistante à l'université de Mostaganem, a mis en relief la difficulté des entreprises, principalement les PME, à s'engager dans l'innovation, expliquant que le concept continue d'être au centre de plusieurs débats, et il n'est pas rare d'entendre ou de lire des commentaires de spécialistes disant que l'innovation est un facteur de succès et de compétitivité essentiel à toute entreprise désirant se tailler une place de choix dans les marchés actuels. L'innovation, a-t-elle précisé, n'est ni la seule voie, ni la plus efficace pour assurer la croissance. L'imitation peut être une approche plus sûre et plus rapide, tout en brossant un tableau de l'intérêt, pour une PME, de copier sur celles qui l'entourent. De son côté, Mohamed Cherchem, enseignant chercheur à l'université d'Oran, a évoqué l'innovation et le marketing comme fondements de la réussite bancaire ; notamment les cas des banques publiques algériennes. A ce sujet, précise-t-il, l'innovation est au centre de beaucoup de débats sur la compétitivité des entreprises, notamment dans les établissements financiers et la rentabilité des banques. A travers sa conférence, M. Cherchem a démontré que l'importance relative aux dimensions de l'innovation dans les services est corrélée avec celles de la culture marketing qui doit être omniprésente au sein de la banque. Une étude empirique, fera-t-il remarquer, permet d'évaluer et d'estimer l'innovation dans les services, notamment au sein des banques publiques algériennes et ce, à travers une analyse sur terrain de type qualitatif et quantitatif auprès des responsables des banques algériennes outre des clients de particuliers. Parallèlement, le volet du management culturel, une condition du succès du transfert technologique, a été présenté par le professeur Bendiabdellah Abdesselem de Tlemcen, analysant que l'entreprise algérienne évolue dans un environnement de plus en plus compétitif, un environnement mondialisé caractérisé par la qualité, l'innovation et la maîtrise des coûts. Le transfert technologique comme forme d'imitation, a-t-il noté, peut constituer un levier de performances pour certaines entreprises avec, entre autres, la diminution des coûts et l'amélioration de la qualité. L'orateur n'a pas manqué de préciser que, face à ces changements, les environnements culturels interne et externe de l'entreprise peuvent provoquer la résistance des acteurs et l'échec du processus du transfert technologique. Le mangement du changement culturel constitue, a-t-il ajouté, un préalable à la réussite du transfert technologique d'où la nécessité de développer les méthodes efficaces permettant d'agir sur les valeurs principes et pratiques de l'entreprise dans un sens favorable. Selon les organisateurs et économistes, on en déduit, comme on l'on expliqué, que les entreprises évoluent de plus en plus dans des environnements où les avancées technologiques et l'innovation sont des facteurs essentiels pour l'obtention d'avantages concurrentiels. Pour tous les pays, l'innovation est devenue une préoccupation majeure, et des mesures et des politiques sont arrêtées pour la mise en place d'un système national d'innovation, et pour que l'entreprise, notamment la PME, constitue le principal vecteur et le principal milieu de l'innovation. La valorisation des ressources dans des projets d'innovation contribue largement à bâtir et à maintenir des avantages concurrentiels. L'innovation, dans ce sens, n'est plus l'exception, elle devient la règle et s'inscrit de façon permanente dans la vie des organisations et l'innovation est un processus interactif qui met en jeu de nombreux acteurs dans les entreprises et dans leur environnement. Les interactions se développent dans des réseaux plus ou moins formels et dans des systèmes d'alliances rompant avec la conception qui fait de l'innovation un phénomène exogène. Ce qui est important étant l'innovation qui est un fait global interpellant la société dans ses différentes dimensions, économique, sociale, culturelle… Et les concernés, notamment les décideurs, doivent faire en sorte de hisser haut les activités d'innovation au sein d'un échantillon de PME algériennes, privées et publiques, car l'innovation suppose l'existence d'un stock de connaissances et de savoir-faire acquis. Il s'agira d'abord d'interroger les pratiques de gestion des ressources humaines et de voir dans quelle mesure elles favorisent la production et l'accumulation des compétences nécessaire à l'innovation ; il s'agira de voir dans quelles mesures le système permet d'organiser les interfaces internes (entres les fonctions) et externes (avec l'environnement). De toute évidence, selon les spécialistes, le gouvernement en a tracé tout un ambitieux programme à l'orée 2015 pour le bien-être de nos PME.