Le programme quinquennal de réalisation de logements était au centre des débats du Conseil des ministres tenu mercredi. Celui-ci, a d'ailleurs, eu à entendre la communication du ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme portant sur le bilan d'étape de la politique dans le domaine de l'habitat et de l'urbanisme, y compris l'éradication de l'habitat précaire. Au volet d'exécution du programme quinquennal de logements, qui totalise désormais plus de 1 400 000 unités (y compris tous les programmes complémentaires), il en ressort que plus de 700 000 unités de logements ont été réalisées entre 2004 et juin 2008, quelque 1 055 000 unités (dont 583 000 réceptionnées) sont en chantier 2005. Quant aux logements en instance de lancement, ils sont du nombre de 342.000 unités. Beaucoup de ces logements ont été inscrits en 2006 et 2007 au titre des programmes complémentaires. A l'issue du débat sur ce dossier, le président Abdelaziz Bouteflika a enregistré avec satisfaction l'évolution dans la réalisation du programme quinquennal de logements, initialement fixés à 1 million d'unités et qui a été, graduellement porté à plus de 1 400.000 logements de modèles divers. Le chef de l'Etat a invité le secteur concerné et l'ensemble du gouvernement à accélérer le lancement et l'achèvement de la partie restante de ce programme, en veillant à réunir les conditions requises par la libération des assiettes foncières, la mobilisation des entreprises nationales et étrangères de réalisation, et la levée de toutes les entraves procédurales. A rappeler que le chef de l'Etat a décidé de relever de 500 000 DA à 700 000 DA, le montant de l'aide de l'Etat accordée aux citoyens éligibles au logement social participatif et à l'habitat rural, ainsi que le seuil maximal des revenus mensuels des ménages éligibles à ces aides publiques de 60 000 DA à 72 000 DA. Le président de la République a également instruit le gouvernement de mettre en place, avec la participation des banques, les mécanismes à même de renforcer la participation des citoyens ayant un revenu à la satisfaction de leur besoin en logement, en soulignant que "le logement social locatif devra être, à l'avenir, de plus en plus réservé aux seuls citoyens qui sont dans une incapacité avérée de se loger par leurs propres moyens. A ce titre, nous devons faciliter l'accès à la propriété des logements en location-vente financés par l'Etat pour les citoyens souhaitant payer cash à condition que la propriété soit incessible pendant une période définie". En outre, et tout en chargeant le gouvernement de mettre au point le programme de construction de logements pour les cinq prochaines années, le chef de l'Etat a évoqué les résultats préliminaires du dernier recensement de la population et de l'habitat, en soulignant : "nous devons oeuvrer encore à la satisfaction des besoins des citoyens en logements, tout en veillant, cependant, à éviter une concentration insupportable de la population dans les villes et agglomérations au détriment des campagnes. Les chiffres du dernier recensement sont préoccupants à ce sujet, et nous invitent à accorder une importance accrue à l'habitat rural, en l'accompagnant de la création d'activités et de revenus à travers les campagnes. Dans le même temps, nous devons veiller à la transparence, en évitant que cette aide publique ne serve à la spéculation au profit de certains". "Partant, le gouvernement est chargé de soumettre les instruments requis, y compris législatifs et incitatifs, pour mettre un terme à la subsistance d'un important parc d'habitations inoccupées, alors que le déficit national de logements demeure sensible. Cette situation devra être redressée, notamment en ce qui concerne les logements inoccupés acquis ou loués auprès de l'Etat, ou réalisés avec un soutien public", a poursuivi le président de la République.En outre, M. Abdelaziz Bouteflika a chargé le gouvernement d'accélérer la mise à jour des instruments d'urbanisme, tout en soulignant la responsabilité des collectivités locales qui devront assumer pleinement leur devoir en la matière. Le chef de l'Etat a enfin instruit le gouvernement de rattraper rapidement les retards relevés en matière d'amélioration du cadre urbain, déclarant que "les crédits nécessaires ayant été mobilisés, aucune excuse ne sera désormais tolérable. Il appartient aux administrations centrales et locales d'assumer leurs responsabilités et de faire preuve d'un esprit d'initiative pour résoudre cette question". Le Conseil des ministres a également entendu une communication sur les marchés de gré à gré simples, conclus pour la réalisation de 25 000 logements sociaux locatifs, destinés à la résorption de l'habitat précaire au niveau de la wilaya d'Alger. A l'occasion de l'examen de ce point lié à l'habitat précaire (et notamment des bidonvilles), le président de la République a ordonné au gouvernement d'accélérer l'éradication des bidonvilles par la réalisation rapide des logements devant accueillir leurs occupants, veiller, y compris par le recours à la force publique, à prévenir toute spéculation ou reconstitution de ces bidonvilles, réserver les terrains récupérés après destruction des bidonvilles, soit aux espaces verts, soit aux utilités publiques uniquement (éducation ou santé).