Dans une allocution prononcée à l'occasion de l'ouverture officielle de la manifestation "Alger, capitale de la culture arabe 2007", le président Bouteflika a mis l'accent sur "l'importance primordiale" de cette rencontre qui se tient, a-t-il dit, à un moment "très sensible de notre histoire". Le chef de l'Etat a souligné, en présence du secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa et des personnalités de la culture du monde arabe, ainsi que des membres du gouvernement, que le produit culturel et surtout académique doit être véhiculé entre les pays arabes sans visa, notamment les échanges culturels et le déplacement des chercheurs et des penseurs. Il a également souhaité le financement des rencontres entre ces chercheurs par la Ligue arabe et les autres établissements liés directement à ce genre de manifestation. D'autres part, il a affirmé que l'activité de l'élite ne doit pas se limiter aux festivités et manifestations culturelles mais leur rôle "doit être accompli à chaque temps et lieu" en ajoutant que "l'Algérie restera toujours ouverte aux penseurs, artistes et écrivains arabes". Dans ce cadre, le président a rappelé l'aide des poètes, écrivains et cinéastes arabes à l'Algérie durant la guerre la Libération avec leurs différentes œuvres artistiques. "Une Révolution dont les artistes se sont inspirés, une Révolution également qui a contribué au renforcement des relations entre les peuples arabes". Toutefois, il a ajouté que la culture n'est pas un phénomène "secondaire" puisqu'elle exprime le patrimoine sociale des peuples et reflète la civilisation et l'identité. A ce propos, le chef de l'Etat a invité l'élite arabe à se mobiliser contre les effets de la mondialisation qui touchent en premier lieu la culture des pays et l'identité en particulier. "Cela ne veut dire en aucun cas se renfermer et s'isoler des autres cultures notamment occidentales", a précisé le président de la République. Il a aussi souligné le vide qu'a provoqué le manque enregistré au niveau de la production culturelle, ce qui a laissé libre champ, selon le président, à l'interprétation de la religion de façon à alimenter la rancune et la violence et établir des stratégies pour accéder au pouvoir. A cet effet, le chef de l'Etat a rappelé la violence qui a atteint dans leur chair les élites, notamment les écrivains, les artistes et autres, en Algérie pendant la décennie noire. Le Président a tenu à souligner que le monde arabe est mis devant le défit de s'imposer dans un paysage où la mondialisation risque de faire disparaître les cultures pour laisser place à une génération qui n'a rien avoir avec l'identité arabe et amazighe. Pour sa part le président de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a rehaussé l'importance de cette manifestation du fait qu'elle soit présidée par l'Algérie afin de ramener un plus à l'histoire et la culture communes des pays arabes. La ministre de la Culture, M. Khalida Toumi, a assuré le chef de l'Etat que cette manifestation atteindra ses objectifs. D'ailleurs le premier ouvrage a été édité le 30 décembre 2006 et le 140e le sera le 30 janvier et cela dans le cadre de l'édition de 1000 ouvrages à cette occasion.