La ville de Sidi Aïssa, située à moins de 90 km du chef-lieu de la wilaya de M'sila, a été secouée mercredi et jeudi derniers par de violentes émeutes, faisant quatre morts et 62 blessés, dont huit jeunes filles et plus d'une trentaine de véhicules incendiés. Selon une déclaration à la presse, du secrétaire général de la wilaya de M'sila, les faits remontent à plus de deux semaines, le propriétaire de l'hôtel Naga de Sidi Aïssa a heurté avec son véhicule une personne âgée de 51 ans. La victime a rendu l'âme après son transfert vers un établissement hospitalier d'Alger. Mercredi, une foule considérable s'assembla devant l'entrée de l'hôtel Naga composée en majorité de jeunes pour exprimer son mécontentement. La réaction des vigiles de l'établissement a été prompte. Ils ont utilisé leurs armes pour tirer sur la foule, causant la mort de trois émeutiers. La colère est montée d'un cran au sein des émeutiers. La foule se fraya un chemin à l'intérieur de l'hôtel et les clients durent fuir pour échapper au danger. Les émeutiers étaient prêts à tout. A l'aide de torches, ils ont mis le feu à l'édifice. Le propriétaire, qui tentait de s'opposer à la destruction de son bien, n'a pas échappé à la colère des manifestants. Ce dernier traîné sur plus de 300 mètres a été tout bonnement lapidé. Il a rendu l'âme sur les lieux. Jeudi, après l'intervention des forces de l'ordre, renforcées par des renforts des autres régions de la wilaya de M'sila, le calme est revenu alors que les blessés ont été évacués vers les infrastructures sanitaires de Sidi Aïssa, M'sila, Boussaâda et Sour El Ghozlane. Hier, la ville de Sidi Aïssa a repris son calme tandis que l'hôtel Naga, ne représente plus que des ruines au milieu des carcasses de voitures incendiées et d'autres matériels saccagés. On signale déjà l'arrestation d'une vingtaine de personnes soupçonnées d'être à l'origine de ces violences. Aussi, Le procureur général de la Cour de M'sila a ordonné jeudi l'ouverture d'une enquête et l'arrestation de toutes les personnes impliquées dans les évènements. Selon le communiqué du PG, les incidents ont éclaté suite au décès d'un citoyen qui a succombé à ses blessures au CHU Mustapha Pacha (Alger) après une dispute le 19 juillet dernier avec les gardiens de l'hôtel ''Ennaqa" - situé à l'entrée de la ville- et le fils du propriétaire. "Les faits, précise la même source, ont fait l'objet d'une enquête préliminaire diligentée par les services de la police judiciaire conformément aux instructions du parquet". Le communiqué du PG explique qu'au "retour des funérailles du citoyen décédé, la foule ayant assisté à l'enterrement s'est dirigée, à l'instigation de certains meneurs, vers l'hôtel pour procéder à sa fermeture et venger la personne décédée". "En dépit de l'intervention des services de sécurité qui ont tenté de disperser le groupe d'individus qui a fermé la RN8 à l'aide de barricades et de pneus incendiés, la situation s'est aggravée au point de devenir incontrôlable", précise encore la même source. "Le frère du propriétaire de l'hôtel et un gardien ainsi que des personnes suspectées d'avoir tiré de l'intérieur de l'hôtel ont été arrêtés et leurs armes saisies", poursuit le communiqué du PG qui fait également état de l'arrestation d'"individus en possession d'objets volés de l'hôtel qui a été pillé et son personnel agressé".