Depuis le début de la cette saison estivale, la forêt du Sahel de Zemmouri El Bahri (Boumerdes) est le point d'attraction d'un flux considérable d'estivants, familles, visiteurs et promeneurs pour qui elle constitue un pôle de tourisme de masse par excellence. En dépit d'un déficit en commodités nécessaires, cette forêt de la côte de Boumerdes distante d'une quinzaine de km du chef-lieu de wilaya, n'en constitue pas moins une attraction majeure pour les amateurs de camping, qui y affluent des wilayas voisines telles que Tizi-Ouzou, Bouira, Blida et même du sud du pays. Cette forme de tourisme n'est pas sans conséquences pour les professionnels du tourisme dans la région, dont les "structures et établissements implantés dans cette forêt ou dans sa périphérie accusent, ces dernières années, un recul dans leur fréquentation par les vrais touristes tant nationaux qu'étrangers", selon des gérants de ces structures. Le propriétaire d'un des plus beaux villages touristiques modernes de la région n'a pas manqué, à ce titre, d'exprimer son appréhension "si jamais cette situation venait à perdurer". "A ce jour, nous n'avons pas encore accueilli le nombre de visiteurs ambitionné, en dépit de l'amélioration des conditions d'accueil et de nos prestations", a-t-il déploré, affirmant que "nos prix n'ont pourtant pas évolué d'un iota". Et d'enchaîner pour faire remarquer qu'"une majorité d'estivants expriment une préférence pour le tourisme de masse pour des raisons économiques", soulignant que les "gens viennent en général, en solo ou en groupe, passer une journée au bord de la mer pour repartir sitôt le soir venu chez eux". "L'éloignement ne constitue point une contrainte pour eux, en raison de la grande disponibilité des moyens de transport", a t-il expliqué. Pour sa part, le gérant d'un camping familial privé implanté en plein cœur de la forêt du Sahel n'y va pas avec le dos de la cuillère pour déclarer vertement que ce "genre de tourisme n'est pas dans notre intérêt" et que si "la situation perdure cela va affecter le tourisme qualitatif". Aussi, n'arrive t-il pas à s'expliquer cette "volte face des gens vis-à-vis des établissements touristiques" d'autant plus que "les prix sont demeurés les mêmes", soutient t-il "comparativement à ces dernières années où nous affichions complet dés le début de la saison", relève t-il nostalgique. S'étendant sur une surface de 800 ha repartie entre les communes de Zemmouri, Legata et Cap Djinet, la Forêt du Sahel, qui est traversée au sud par la RN 24, est couverte de pins d'Alep et maritime. La caractéristique première de ce site, dont la plus grande part est située dans la commune de Zemmouri, est qu'il est demeuré à ce jour à l'état vierge, renfermant en son sein une végétation luxuriante et diversifiée, mêlée à une pittoresque pinède, en plus de montagnes et plages sablonneuses aux eaux pures s'étendant sur plus de 04 km de rivages. De par ses ressources et potentialités naturelles uniques, ce site est consacré comme un pôle d'attraction non seulement en saison estivale, mais également tout au long de l'année, en période de vacances scolaires notamment, durant lesquels les visiteurs y affluent pour une cure d'oxygénation et de rafraîchissement à l'ombre de ses arbres, endroit invitant au bivouac pour déguster un déjeuner sur l'herbe loin des turbulences et de la pollution de la ville. De plus, ce site est très sollicité par les équipes sportives du pays qui y effectuent des stages de préparation et entraînements divers. Un grand nombre de vendeurs de glaces, thé et boissons fraîches sillonnent actuellement la forêt du Sahel, pour proposer des rafraîchissants aux amateurs de la villégiature. Il s'agit de jeunes en quête d'une source de revenus, issus pour une grande partie d'entre eux des wilayas de l'intérieur du pays. Près de 08 camps de toile sont actuellement installés sur ce site, mais une grande partie d'entre eux se trouve à l'abandon, du fait de la négligence de leurs gérants et propriétaires, à la différence de ceux gérés par les grandes entreprises à l'image de Sonatrach, qui ont toujours la préférence des estivants qui y jettent leur dévolu.