L'élevage camelin connaît un certain essor, ces dernières années, suscitant de plus en plus d'intérêt. Ainsi, la production nationale est passée, en 2007, de 234 220 à 268 000 têtes.A Illizi, ce créneau intéresse les jeunes avec la naissance d'une kyrielle d'associations locales versées dans ce type d'élevage tentant, tant bien que mal, de prendre le relais et de pérenniser cette activité.Selon le président de l'association des éleveurs camelins de la wilaya de Illizi, M. Benhamdi Mohamed Laid, ce créneau enregistre une reprise en main graduelle et un regain d'intérêt auprès des générations montantes. Plusieurs familles nomades disséminées à travers l'immensité de la wilaya ont pu préserver cette richesse animale, et s'apprête aujourd'hui à léguer aux jeunes ce patrimoine, a ajouté la même source. Concernant le développement de cette activité, les camélidés ont connu depuis les années 1980 un accroissement de leurs effectifs et les éleveurs disposent aujourd'hui de moyens leur permettant de mieux suivre et contrôler leur cheptel en constante transhumance à travers le vaste désert de la région. Les éleveurs de cette région de l'extrême sud-est du pays redoutent, toutefois, que la persistance du rétrécissement des zones de parcours et des points d'eau, dû à la sécheresse que connaît la wilaya depuis ces deux dernières années, ait des conséquences négative sur cette activité. S'agissant des parcours, les régions de Djanet, Debdeb et Bordj Omar Idriss constituent un lieu de prédilection pour le cheptel camelin venant parfois même des wilayas limitrophes comme Tamanrasset, en raison de la diversification du couvert végétal qui s'y trouve et de l'existence de nombreux points d'abreuvage. Ces transhumances de troupeaux nécessitent de fréquents déplacements des chameliers qui, grâce à un marquage propre à chaque éleveur, peuvent reconnaître leurs bêtes.En dépit des efforts fournis pour le développement de cette richesse animale, notamment la réalisation de forages pastoraux, l'élevage camelin bute encore sur une multitude de contraintes qui risquent d'hypothéquer son développement.L'absence de délimitation des aires de pacage, la cherté des aliments de bétail, le manque de couverture vétérinaire, l'abattage clandestin, les accidents de la route et les puits pétroliers non bouchés constituent en fait une réelle menace pour l'animale. Pour la protection de la richesse cameline de la wilaya composée de 21 130 têtes, dont plus de 11 200 chamelles, le président de la chambre de l'agriculture d'Illizi a indiqué que ces contraintes ont été soulevées aux parties concernées, préconisant une meilleure réglementation de l'abattage camelin, la mise en place d'une signalisation routière dans les zones fréquentées par l'animal, la mise en place d'un régime d'assurance pour les éleveurs ainsi que l'équipement des forages pastoraux à travers l'ensemble des zones de parcours de la wilaya.Il faut savoir que les pouvoirs publics ont concédé des aides sanitaire, consistant à organiser une campagne de santé au profit des chameaux, notamment la vaccination des cheptels contre la variole et les maladies parasitaires et bactériologiques répandues en 2007. Cela a touché les cheptels de 9 wilayas du Sud. Cela a permis le traitement de plus de 55 000 têtes appartenant à près de 4 500 éleveurs, outre l'aide destinée aux centres de gavage, estimée à 1 million de dinars et une aide allouée à tout éleveur désirant engraisser son cheptel destiné à la production des viandes. Cependant, les éleveurs ne sont pas toujours au bout de leur peine, puisque les contraintes sont multiples. L'insuffisance de mesures encourageantes au profit des éleveurs de dromadaires, le manque de puits de parcours dans les zones traditionnelles de pacage, et surtout la non-protection du cheptel camelin en transhumance sont autant de contraintes que rencontre cette activité.