"Il faut redonner à la statistique sa place et lui donner un nouvel élan. Pour cela, il faut faire preuve d'imagination. Il faut redynamiser le système national de l'information statistique avec une feuille de route décennale à moyen terme pour tracer la nouvelle stratégie de l'office en coordination avec les nouvelles structures qu'est le CNS (Conseil national de la statistique) ainsi que la récente installation du commissaire national à la planification et la prospective", a indiqué hier M. Mohamed Boumati, directeur général de l'Office national des statistiques ONS. A noter que le CNS sera chargé d'examiner et d'orienter les dossiers et de valider les enquêtes réalisées sur le terrain. Cela dit, "cette dynamique sera basée sur la coordination entre l'ensemble des producteurs d'informations statistiques, qui manquent actuellement de cohérence, et d'essayer de voir l'ensemble du programme afin de proposer des solutions pour lever les contraintes, dont l'objectif essentiel est de doter cette feuille de route d'un plan d'actions pour veiller à la protection de l'information statistique pour en être plus crédible", ajoute-t-il. De son côté, M. Souaber Hassan, directeur chargé de l'emploi au sein de l'ONS, a estimé que le problème qui se pose actuellement n'est pas inhérent au budget vu l'existence d'une coopération harmonieuse, mais plutôt au manque de ressources humaines qualifiées. Il faut savoir, dira M. Souaber, que "60% de la production des informations statistiques proviennent de sources administratives, et non d'enquêtes sur le terrain ; pour cela l'ONS vient de redynamiser ses missions afin de normaliser les administrations". A une question sur les critiques à l'encontre de la crédibilité et de la fiabilités des chiffres donnés par l'ONS, les responsables de l'institution se sont contentés de dire que les chiffres se calculent correctement avec un travail qui se fait avec des méthodes modernes conformes aux normes internationales, puisque il y a eu même des experts venus de Genève qui ont confirmé le travail de l'ONS, tout en signalant que des formations continues des cadres se font à chaque occasion. "On ne peut pas s'amuser à donner des chiffres qui n'obéissent pas à des critères et à des normes internationales", rassure le DG de l'ONS. Dorénavant toutes les enquêtes seront testées par le commissaire national. "Le problème qui se pose, ce n'est pas les chiffres mais les lectures de ces chiffres", ajoute M. Souaber. Il dira, par la suite, que la redynamisation fera en sorte que toutes les institutions et structures concernées par les statistiques œuvrent ensemble pour un travail de coordination afin qu'il y ait plus de comparaisons contradictoires en termes de chiffres, et d'éviter de tomber dans les erreurs du passé. Aussi, le nouvel indice des prix des produits de consommation va être validé par le commissaire et va être publié fin octobre prochain a fait savoir le DG de l'ONS. Concernant l'inflation, celui-ci indique qu'ils vont travailler sur la base de l'indice 2001, (actuellement l'ONS travail avec l'indice de 1989), signale-t-on. La redynamisation sera marquée par la création de 4 commissions de validation qui vont être installées incessamment, et l'élaboration d'un programme d'action. A partir de 2015, le recensement se fera annuellement, en travaillant avec les fichiers logements et populations. "Il faut planifier des nouvelles politiques dans tous les secteurs, cette feuille de route vient pour améliorer le système en informations statistiques puisque l'ONS est un noyau fort et veille à la cohérence des chiffres", conclut le premier responsable de l'organisme.