La sixième édition de la série de rapports annuels vient d'être publiée par la Société financière internationale et la Banque mondiale. Le nouveau rapport recense 239 réformes adoptées entre juin 2007 et juin 2008 dans 113 pays pour faciliter la pratique des affaires. A cet effet, l'instance internationale classe l'Algérie à la 132e place, reculant de 7 points par rapport au classement de l'année passée. Doing Business classe les pays en fonction de dix indicateurs de la réglementation des affaires. Ceux-ci relèvent les délais et les coûts d'application de la réglementation nationale relative à la création, l'exploitation et la fermeture d'une entreprise, au commerce transfrontalier et à la fiscalité des entreprises. Les classements ne considèrent pas la politique macroéconomique, la qualité de l'infrastructure, la volatilité des taux de change, les perceptions des investisseurs, ni les taux de criminalité. Par ailleurs la situation de l'Algérien intrigue plus d'un. Il faut dire que les dernières mesures entreprises par les autorités publiques concernant la politique de l'investissement, ont leur impacte sur cette étude. Pour rappel, la première mesure consiste en l'introduction d'un droit de préemption sur les entreprises cédées par les opérateurs étrangers et nationaux. Aussi les pouvoirs publics ont revu la loi domaniale et décidé de la participation de l'Etat à plus de 51 % dans les investissements stratégiques. En outre, et selon le rapport, les réformes ont été plus nombreuses en Europe de l'Est et en Asie centrale que dans tout autre région. 26 des 28 pays de cette région ont procédé à 69 réformes au total. Depuis 2004, Doing Business suit les réformes visant à simplifier la réglementation des entreprises, à renforcer les droits de propriété, à faciliter l'accès au crédit et l'exécution des contrats en mesurant leur impact sur dix types d'indicateurs. Près de 1 000 réformes ayant un impact sur ces indicateurs ont été recensées, dont un tiers en Europe de l'Est et en Asie centrale. Cette dernière région s'était classée avant l'Asie de l'Est et le Pacifique en 2007, en termes de facilité de faire des affaires et a conservé sa place cette année. Quatre pays de la région (la Géorgie, l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie) figurent parmi les 30 premiers pays dans le classement mondial. Il faut savoir que pour la cinquième année, l'Europe de l'Est et l'Asie centrale se classent en tête de liste avec plus de 90 % des pays de la région ayant réalisé des réformes. L'élan réformateur se déplace maintenant vers l'Est, où de nouveaux pays figurent parmi ceux qui ont adopté le plus de réformes.L'Azerbaïdjan est le réformateur numéro un mondial en matière de réforme des réglementations des affaires, avec des améliorations dans sept des dix domaines étudiés par le rapport. L'éveil de l'Afrique L'Afrique a également connu une année record en matière de réforme, le rapport recense 28 pays qui ont adopté 58 réformes qui facilitent la pratique des affaires, plus que tout autre année, et la région compte trois des dix premiers réformateurs du monde dans ce domaine. Les pays africains ont adopté plus de réformes en 2007-2008 que dans toute l'année précédemment couverte par Doing Business, et trois des dix premiers réformateurs du monde se trouvent en Afrique : le Sénégal, le Burkina Faso et le Botswana. Les réformes se multiplient également dans trois pays sortant d'un conflit : le Libéria, le Rwanda et la Sierra Leone. Maurice, pays de la région où la réglementation est la plus favorable aux entreprises, continue de réformer et figure cette année sur la liste des 25 premiers pays pour la facilité de faire des affaires. Outre cela et dans le sillage, cette volonté de réforme se manifeste après plusieurs années de croissance économique sans précédent en Afrique. Le taux de croissance a frisé les 6 % en moyenne au cours de la dernière décennie, grâce à l'amélioration des conditions macroéconomiques et à la diminution des conflits sur le continent. Face à l'élargissement des possibilités économiques, il était urgent d'alléger les contraintes réglementaires, ce à quoi s'emploient de plus en plus les pays de la région. Les pays réformateurs sont également conscients que l'augmentation de l'activité économique dans le secteur formel, grâce à la création d'entreprises et d'emplois, est la meilleure façon de réduire la pauvreté. Le rapport n'a pas raté de mentionner que la plupart des pays réformateurs en Afrique ont mis l'accent sur la facilitation de la création d'entreprises et la réduction des coûts d'importation et d'exportation. Mais il reste beaucoup à faire. Les entreprises africaines se heurtent encore à des contraintes réglementaires et administratives plus lourdes que dans tout autre région, et les droits de propriété et ceux des investisseurs sont moins bien protégés en Afrique qu'ailleurs. Sur le plan positif, la mise en œuvre de réformes dans de telles circonstances montre clairement l'attachement des gouvernements à créer des institutions solides et à adopter des politiques vigoureuses, ce qui contribue à attirer les investisseurs. Il est à noter que Doing Business classe 181 pays en matière de facilité de faire des affaires. Les 25 à la tête du classement sont, dans l'ordre décroissant, Singapour, la Nouvelle-Zélande, les États-Unis, Hong Kong (Chine), le Danemark, le Royaume-Uni, l'Irlande, le Canada, l'Australie, la Norvège, l'Islande, le Japon, la Thaïlande, la Finlande, la Géorgie, l'Arabie saoudite, la Suède, le Bahreïn, la Belgique, la Malaisie, la Suisse, l'Estonie, la République de Corée, Maurice et l'Allemagne.