Suivant cette étude, les progrès en termes d'amélioration de l'environnement des entreprises restent très lents, nuisant à la compétitivité de son marché par rapport à ceux des pays de la zone Afrique du Nord-Moyen-Orient. L'Algérie est classée à la 132e position, sur un échantillon de 181 économies selon Doing Business 2009 — la sixième édition d'une série de rapports annuels publiés par la Société financière internationale et la Banque mondiale. L'Algérie, qui recule de sept points par rapport à 2007, l'année au cours de laquelle elle a été classée 125e, est devancée par le Maroc qui se situe au 128e rang et la Tunisie placée à la 73e position. L'Algérie vient bien après l'Egypte, (114e position), la Jordanie (101e), l'Arabie Saoudite 16e place, les Emirats arabes unis (68e), le Koweït (52e) et le Liban (99e). Pour la troisième fois, l'Egypte figure parmi les dix pays qui ont le plus réformé leur réglementation des affaires, tandis que l'Arabie Saoudite et le Bahreïn font partie des 25 pays à la tête du classement mondial en matière de facilitations des affaires. Dans les deux tiers des pays de la région, le rapport recense 27 réformes dans ce domaine entre juin 2007 et juin 2008. En Algérie, la Banque mondiale “n'a recensé aucune réforme majeure”. En fait, l'Algérie n'a pas véritablement reculé. Ce sont les autres qui ont avancé dans les réformes en termes de facilitations des affaires. Doing Business classe les pays en fonction de dix indicateurs de la réglementation des affaires. Ceux-ci relèvent les délais et les coûts d'application de la réglementation nationale relative à la création, l'exploitation et la fermeture d'une entreprise, au commerce transfrontalier et à la fiscalité des entreprises. Les classements ne considèrent pas la politique macroéconomique, la qualité de l'infrastructure, la volatilité des taux de change, les perceptions des investisseurs, ni les taux de criminalité. Dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, l'Egypte reste le premier réformateur avec des améliorations dans six des dix domaines couverts par le rapport. Le pays a gagné onze places au classement mondial en matière de facilitations. Les autres leaders des réformes dans la région sont l'Arabie Saoudite et la Tunisie ; ces deux pays ont facilité la pratique des affaires dans quatre domaines différents. Par thème, l'Algérie occupe la 141e, position pour la création d'entreprises (131e en 2007), la 112e pour l'octroi de licences (117e en 2007), la 118e pour l'embauche des travailleurs, la 162e pour le transfert de propriété, la 131e pour l'obtention des prêts, la 70e pour la protection des investisseurs, la 166e pour le paiement des impôts, la 118e pour le commerce transfrontalier, la 126e pour l'exécution des contrats, et enfin la 49e position en ce qui concerne la fermeture d'entreprises. 14 procédures et 24 jours sont nécessaires pour qu'une société à responsabilité limitée puisse légalement commencer son activité, un véritable parcours de combattant. Au Maroc, le nombre de procédures n'est que de 6 et la Tunisie 10. Pour la construction d'un entrepôt, incluant l'obtention des licences et permis nécessaires, l'accomplissement des notifications et inspections requises et l'obtention des raccordements (eau, téléphone, électricité), 22 procédures sont requises et cela peut durer 240 jours. Là aussi la Tunisie et le Maroc font mieux que l'Algérie. Au sujet de la facilité qu'ont les entreprises à enregistrer leurs titres de propriété, le rapport estime que c'est plus compliqué en Algérie que chez les pays voisins. En Algérie, 14 formalités et 51 jours sont nécessaires. En Tunisie, le nombre de procédure, n'est que de 4 et au Maroc 8 formalités seulement sont demandées. Concernant les impôts, le nombre de paiements que l'entreprise algérienne doit régler chaque année est évalué à 34. Le taux d'imposition totale est estimé à 74,2% du bénéfice. Les coûts et procédures nécessaires pour l'import et l'export d'un chargement standard sont plus lourds en Algérie. Pour la troisième année consécutive, Singapour occupe la tête du classement mondial pour les facilitations des affaires. La Nouvelle-Zélande se trouve en deuxième place, suivie des Etats-Unis. Meziane Rabhi