Faudrait-il considérer que le pétrole et le gaz sont comme des produits manufacturés, et donc soumis à la loi du marché, alors qu'il s'agit de produits stratégiques épuisables et non renouvelables desquels dépendent les niveaux de croissance dans tous les pays du monde ?Il y a bien des pays, dont la Chine par exemple, qui ne voient pas le pétrole en terme de marché. La Chine a acheté de nombreux actifs pétroliers en Asie centrale. Elle a même inauguré un oléoduc reliant Atassou au Kazakhstan à Alachankou, dans le Xinjiang, travaillant sur le long terme. Peut être cette grande tendance à acheter reflète également une vision géopolitique, et pas seulement pour couvrir ses besoins. S'il s'agit de promouvoir une approche par le marché, il faudrait alors tenir compte que les cours du baril de pétrole sont en train de baisser, c'est-à-dire que la demande est maintenant moins élevée que l'offre, ce qui, en toute logique, devrait amener les pays producteurs de pétrole à diminuer le niveau de production. Or, par suite des exemples de par le passé, une ligne de fracture passe par l'Opep séparant deux camps, celui des pays arabes du Golfe et le reste. Traditionnellement, il est perçu que les pays du Golfe, l'Arabie Saoudite en tête, s'inscrivent toujours en attente des instructions de Washington. Ces pays peuvent supporter une baisse de leurs recettes, leurs besoins de développement n'étant pas aussi urgents que ceux des autres pays à population nettement plus nombreuse.L'objectif de tout pays est bien de maximiser les recettes financières pour maximiser les investissements de développement. Ce n'est pas le cas de ces pays. On dit que progressivement, il s'installera un équilibre entre l'offre et la demande qui débouchera sur un prix stable. A quel niveau se définira ce prix stable, alors qu'il faudrait tenir compte des énormes besoins en développement des pays comme l'Algérie, l'Iran, le Venezuela et d'autres pays producteurs ? Que se passera-t-il à l'épuisement des réserves naturelles quand les puissances nucléaires auront multiplié les centrales nucléaires productrices d'énergie électrique alors que des pays comme l'Iran et comme nous ne seront pas autorisé à enrichir l'uranium pour qu'on dépende éternellement de ces puissances ?