Le marché mondial du fer et de l'acier vit actuellement un véritable boom. Ceci dit, il y a une évolution mondiale de la sidérurgie tirée par la demande sans cesse croissante en particulier dans les secteurs du bâtiment, les travaux publics et les infrastructures en général. L'Algérie n'est pas en marge de ce développement, vu les grands projets engagés par le gouvernement ces dernières années ( autoroute est-ouest, barrages, bâtiments…etc). Autrement dit, la demande en produits longs, qui est très importante, ne cesse de s'accroître, et le besoin est de plus en plus manifesté. Face à cet état de fait, l'Algérie, qui était l'une des pionnières dans l'industrie sidérurgique, semble avoir perdu beaucoup de terrain aujourd'hui. En dépit des projets d'investissement engagés dans le domaine de l'industrie de l'acier notamment, l'Algérie restera toujours loin du compte en raison de la très forte demande. Selon les estimations de M. Mohamed Laid Lachgar, secrétaire général de l'Union arabe du fer et de l'acier, " les projets annoncés sont d'une capacité de 2 millions de tonnes seulement alors que pour un pays comme l'Algérie, il nous faut 5 millions de tonnes pour satisfaire la demande. Nous sommes l'un des pays qui importent jusqu'à un million de tonnes par an". Et d'ajouter qu'autrefois, l'Algérie indépendante a axé le développement de son industrie sidérurgique sur Al Hadjar. " Nous étions, à titre d'exemple, l'un des premiers pays à réaliser une étude sur les aciers spéciaux. Actuellement, il n'y a qu'une petite société en Egypte dont la capacité est de seulement 120.000 tonnes ", a-t-il indiqué. Aussi, l'Algérie était, dans le monde arabe, le seul pays à maîtriser la technologie du tube sans soudure dont les produits sont utilisés dans différentes industries, notamment l'industrie militaire. C'est dire que sur le plan des potentialités humaines, l'Algérie était bien lotie. C'était une véritable pépinière. En ce moment, la filière tube sans soudure est passée entièrement sous le contrôle des Indiens de Arcelor Mittal. Pour que l'Algérie rattrape le retard, cela dépendra des investissements qui peuvent être lancés dans ce domaine. Il faut dire qu'actuellement il y a Al Hadjar dont la capacité théorique est de 2 millions de tonnes. D'autres projets d'investissements sont annoncés à l'instar de celui de Bellara avec l'égyptien Al Ezz, celui d'Arcelor Mittal et de l'italien Beltran. Toutefois même avec ces projets, l'Algérie restera loin du compte en raison de la très forte demande. Le SG de l'Union arabe du fer et de l'acier reste sceptique à cet égard, selon lui, il faudrait mieux engager d'autres projets d'investissements pour atteindre les 5 millions de tonnes et satisfaire la demande.