Le processus de mise à niveau des entreprises engagée par l'Algérie, à la faveur des réformes économiques et des impératifs de redressement des entreprises publiques, s'inscrit dans un contexte marqué par la tendance à la libéralisation des marchés et l'option de la majorité des pays en transition pour l'adhésion aux accords d'association pour les zones de libre échange et l'accession à l'OMC (Organisation mondiale du commerce). Le processus de mise à niveau est, selon les termes de l'Onudi, un processus continu et complexe qui vise à préparer et adapter l'entreprise et son environnement au niveau des exigences du libre-échange. Ce processus est destiné aux entreprises viables et performantes en vue d'améliorer leur compétitivité industrielle et leurs performances. La démarche vise à permettre également à l'entreprise de moderniser ses équipements et surtout d'élever le niveau de sa compétitivité par la mise en place de ce système de production, d'organisation et de gestion conformes aux normes et standards connus dans le secteur. Le développement de la formation et le perfectionnement, la qualité et la certification, le marketing et la recherche ainsi que la recherche d'alliances et de partenariats. L'avant-projet de la loi de finances 2009, actuellement en débat à l'APN, octroi certains avantages fiscaux et parafiscaux à l'entreprise dans l'absolu objectif de promouvoir la productivité et surtout réduire la dépendance du pays des importations qui ont atteint un seuil très élèvé, plus de 34 milliards de dollars. Cette réorientation de l'outil fiscal vers l'encouragement de l'activité de production de biens se caractérise, notamment, par la réduction de l'IBS à 19 %. Un effort et surtout un message des pouvoirs publics adressé aux acteurs du secteur pour les inciter à aller vers davantage de productivité." Les entreprises doivent s'engager davantage dans tous les processus d'amélioration de la compétitivité. Le problème est justement là (déficit en matière d'organisation et de qualité de produit). L'entreprise doit s'inscrire davantage dans l'amélioration de la qualité du produit qu'elle met sur le marché et de fait encourager la consommation locale ", explique M. Boukhalfa Khemenou, DG de la PME/PMI au ministère de tutelle. Donc, un enjeu à soutenir et à défendre conjointement par les pouvoirs publics et les entreprises dans le cadre de la diversification et du développement harmonieux de l'économie nationale, devant surtout reposer sur l'approche de cibler des actions d'accompagnement et de renforcement qui ne doivent pas être généralisés à l'ensemble des activités, mais vers des activités où, il y a des avantages comparatifs et compétitifs, et où il y a un réel besoin de la population pour ces produits.Dans ce contexte, M. Boukhalfa rappelle que la stratégie industrielle cible les grandes filières à développer. C'est dire que le programme de mise à niveau entamé encourage cette option. Au mois d'août dernier, il a été recensé 300 PME ayant enclenché leur processus de mise à niveau. " Nous visons d'ici à la fin de l'année à avoir 500 PME dans ce processus de mise à niveau pour pouvoir accélérer ce programme ", indique M. Boukhalfa.491 000 entreprises activent au niveau national dans les différents créneaux. Selon M. Salmi Khaled, chef du département accueil, orientation et communication de l'ANDPME, un audit, devant servir de base pour l'élaboration d'un plan de mise à niveau spécifique à chaque entreprise, a été lancé. Il souligne que la pertinence de la mise à niveau des entreprises, s'explique par l'impératif d'adaptation aux exigences du libre-échange, traduit par le démantèlement tarifaire préfiguré par l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, " imposant un défi de compétitivité aux entreprises nationales, qu'elles se doivent de relever sous peine de disparaître, dans un contexte commercial mondial, ne cédant pas de place pour les méthodes et pratiques d'organisation, notamment par la maîtrise des critères des calculs économiques, (coûts et qualité dans leur rapport), en vue de minimiser le prix de revient des produits finis et, partant de vendre à des prix compétitifs ".Ce même responsable évoque les contraintes rencontrées dans l'application du processus de mise à niveau, en relevant que " malgré sa gratuité ", entièrement supportée par l'Etat par le biais d'un fonds alimenté annuellement par un milliard de dinars, " cette opération butte sur certaines réticences liées au caractère familial de la plupart des PME, dont des promoteurs y voient une ingérence dans leurs affaires ". Il assure à cet égard, que toutes les informations recueillies dans le cadre de la mise à niveau " sont frappées du sceau de confidentialité professionnelle, et ne peuvent être révélées à aucune tierce partie, telle que le fisc ".1 milliards de dinars/an est destiné pour la mise à niveau des entreprises.Il cite aussi, l'outil du " capital-risque ". Un mécanisme d'après lui à développer plus rapidement par les banques dont beaucoup ont l'intention de créer des succursales pour activer dans le domaine du capital-risque.