Après le satisfecit du FMI, la BM exprime son adhésion aux «réformes courageuses». Le représentant de la BM s´est montré peu favorable, hier, à l'occasion d'une conférence de presse, en affirmant que la revendication d'augmentation salariale ne saurait être la solution aux problèmes sociaux que vit l'Algérie. Il a néanmoins considéré que le fait qu´un Etat engage plus de dépenses «ne peut pas constituer systématiquement une source d´équité». Cette déclaration est en relation avec le plan de soutien à la relance qu'a engagé l'Algérie. Il en veut comme exemple beaucoup de pays où le système des subventions, «est mal ciblé et bénéficie le plus souvent aux riches». Cela dit, il n'a pas manqué de saluer l'effort des autorités centrales, lequel, à travers l'investissement public dans les infrastructures de base, est à même de réduire la pau-vreté en Algérie. Le premier vice-président et économiste en chef de la Banque mondiale (BM), M.François Bourguignon, a salué les «réformes courageuses» engagées en Algérie ces dernières années, notamment sur le plan économique. Ce second satisfecit émanant d'une institution financière internationale vient conforter «l'avis très favorable» exprimé en septembre 2005 par une délégation du FMI après sa visite en Algérie. La visite de M.Bourguignon, dont le but essentiel est «l'évaluation du processus des réformes économiques en Algérie», devrait permettre, selon lui, une meilleure collaboration avec les décideurs économiques algériens. La mission du représentant de la BM, qui a qualifié de «courageuses et ambitieuses» les réformes économiques adoptées par l'Algérie, a pour objectif premier de «recueillir la vision du gouvernement algérien sur la transition de l'Algérie d'une économie planifiée vers une économie de marché fiable». Cette transition nécessite impérativement un train de réformes dont les secteurs bancaire et financier occupent une place prépondérante dans le programme économique algérien. Une séance de travail a réuni M. Bourguignon avec le grand argentier du pays Mourad Medelci, lequel a «apprécié de façon très positive la collaboration avec la BM». A l'issue de cette rencontre, le représentant de l'institution mondiale a affirmé de nouveau «l'engagement de la BM de collaborer fructueusement avec l'Algérie». Pour lui, l'économie algérienne est actuellement marquée par «la difficulté de trouver une alternative à la rente pétrolière» qui se trouve limitée dans le temps. La stratégie de réformes économiques, notamment celles préparées par le ministre délégué chargé de la Réforme financière, Karim Djoudi, louées par le représentant de la BM, est «globale et cohérente», avaient estimé les experts du FMI. Ils avaient alors constaté que les réformes bancaires et financières ont enregistré en 2005, une avancée remarquable dans leur mise en oeuvre à la faveur d'une conjoncture économique favorable. Interpellés en 2004 par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, à s'engager résolument dans le processus des réformes économiques, les pouvoirs publics ont mis en branle un processus de privatisation des établissements bancaires, démarche positivement appréciée par un second satisfecit du FMI, et largement confortée aussi par un consensus des acteurs économiques étroitement concernés par ces réformes financières. Le récent accord d'association avec l'UE et la future adhésion de l'Algérie à l'OMC, exigent une mise à niveau rapide et un assainissement impératif des institutions bancaires et financières qui doivent se mettre au diapason des mécanismes financiers mondiaux. L'urgence de réformes bancaires et financières, une démarche fort complexe, avait été maintes fois réclamée pour intégrer efficacement l'économie de marché. Ces réformes touchent trois banques qui ont entamé le processus de réhabilitation. Il s'agit de la Banque de développement local (BDL), spécialisée dans le financement des PME, la Banque nationale d'Algérie (BNA), qui gère, rappelons le, les portefeuilles de grandes entreprises publiques financièrement déstructurées, et le Crédit populaire d'Algérie (CPA). Ce dernier établissement sera accompagné dans l'ouverture de son capital par la prestigieuse banque d'affaires Rothschild-France qui avait remporté l'appel d'offres devant le groupe français Lazard et la banque espagnole Santander. A. A.