Après plusieurs mois d'attente et d'interrogation, le dossier de l'UPM (Union pour la Méditerranée) revient au- devant de l'actualité régionale à la faveur de la réunion desministres des Affaires étrangères des pays du Bassin méditerranéen, ouverte depuis hier (lundi) à Marseille, en France. En effet, comme cela a été prévu à l'issue du sommet de Paris en juillet dernier, les ministres des Affaires étrangères des pays de la région devront se réunir en ce mois de novembre pour élire les instances dirigeantes du nouvel ensemble régional qu'est l'Union pour la Méditerranée. C'est ainsi que la ville de Marseille abrite, depuis hier, des concertations entre les chefs de la diplomatie des pays méditerranéens. Trois thèmes principaux sont au menu de leurs discussions, à savoir les projets concrets du partenariat, le dialogue politique sur les différentes tensions régionales, et le mode de gouvernance de cette Union, autrement dit, on devrait savoir dans quelle ville sera installé le siège permanent de cette Union et qui sera son premier secrétaire général. A l'ordre du jour de la réunion, des projets réels pour un développement effectif du Bassin méditerranéen sont inscrits, à savoir, faire le point sur les grands projets, dont la dépollution de la Grande bleue, énergie solaire, autoroutes de la mer, université méditerranéenne, lutte contre les catastrophes naturelles et développement des échanges. Des projets concrets pour relancer le fameux processus de Barcelone qui s'était enlisé dans les conflits. Des conflits qui perdurent et qui risquent encore de décourager les investisseurs surtout en période de crise économique et financière. Néanmoins, il n'est pas inutile de rappeler que quelques semaines avant l'ouverture des travaux de cette réunion des ministres des Affaires étrangères de la région, un bruit a circulé sur la réaction de l'Etat d'Israël sur le degré d'implication du monde arabe dans la construction de l'Union pour la Méditerranée. En effet, même l'Elysée, qui, sous la houlette de Nicolas Sarkozy, a été l'initiatrice du projet, n'a pas caché l'opposition de l'Etat hébreu quant à une implication active du monde arabe dans le nouvel ensemble régional en construction. Dans ce sillage, Israël a émis le souhait de voir les pays arabes adhérer au projet d'Union pour la Méditerranée à titre individuel, ou en rang dispersé, soit chaque pays y adhère en son titre d'Etat Nation. Au moment où il rejette une adhésion officielle des Etats arabes au nom de la Ligue arabe. Ainsi, en effet, Israël craint que le monde arabe ait plus de poids au sein de l'UPM que de voir ces pays s'engager dans le projet cher à Sarkozy à titre individuel. Dans le même registre, il est utile de mentionner également que la question liée au financement du projet demeure problématique, à partir du moment où les sources du financement, que ce soit pour les projets prévus dans le cadre de ce projet ou pour les instances permanentes de ce regroupement régional naissant, demeurent une interrogation qui n'a pas encore trouvé les solutions qui lui sont appropriées.