Dès l'annonce de la décision d'impliquer la Ligue arabe en tant que membre actif dans le fonctionnement de la future Union pour la Méditerranée, (UPM), l'Algérie a manifesté une satisfaction remarquable. En effet, c'est par la voix du ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, que l'Algérie a exprimé sa position favorable à ce nouvel ensemble régional, exceptionnellement défendu par le président français, Nicolas Sarkozy. A l'issue de la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la région (ceux de l'Union européenne et ceux de la rive sud de la Méditerranée), qui s'est tenue avant-hier dans la ville française, Marseille, M. Medelci a souligné les avancées politiques enregistrées lors de cette conférence des chefs de la diplomatie des pays membres de l'Union pour la Méditerranée. "Les débats ont porté sur le statut à conférer à la Ligue des Etats arabes au sein de cette organisation. A ce sujet, la partie arabe a été cohérente dans sa pensée et dans son action. L'Algérie, comme les autres pays arabes, a défendu le principe d'une position sans conteste et permanente de la Ligue arabe au sein de l'UPM", a souligné le ministre à l'issue de la conférence de Marseille, avant d'ajouter qu' "aujourd'hui, nous avons avancé sur cette question. Rares sont ceux qui continuent à considérer que la Ligue arabe soit un demi partenaire", a-t-il ajouté. La progression du traitement réservé au dossier de la crise au Proche-Orient au sein de l'UPM est considérée par le ministre des Affaires étrangères comme étant une réussite lors des concertations de mardi au sud de la France. "L'initiative arabe à la crise du Moyen-Orient n'a jamais été consignée ni reconnue comme telle au niveau des différents forums, y compris dans le forum euro-méditerranéen", a déclaré le ministre algérien des AE, tout en rappelant que "cette initiative a été reconnue à Marseille comme voie de sortie à la crise et comme voie importante à prendre en considération". Le représentant du gouvernement algérien a également affirmé que "les 43 ministres présents à Marseille ont soutenu cette initiative (pour la crise moyen-orientale et nous avons contribué pour atteindre cet objectif". Concernant le choix de la ville de Barcelone pour abriter le siège du secrétariat général de l'UPM, le ministre, dans l'explication qu'il a donnée de la position algérienne, a estimé que l'installation du SG de l'UPM dans cette ville catalane "permettra de revenir à la source du processus euro-méditerranéen [le processus de Barcelone, ndlr". Ceci sans omettre la question relative à la nomination du secrétaire général de l'organisation, et à ce sujet, Medelci a déclaré que "celui-ci doit revenir à un pays de la rive sud de la Méditerranée (…) Il nous revient de désigner ce secrétaire général. Le principe de candidature a été retenu. Une liste est d'ores et déjà ouverte. La Jordanie s'est déjà portée candidate. Il n'est pas exclu qu'il y ait d'autres candidats dans les jours à venir. Dans quelques semaines, une évaluation de ces candidatures sera faite avant de formuler une proposition". Toutefois, le ministre des Affaires étrangères a fait état de "réserves" qu'a formulées l'Algérie concernant la conception du secrétariat général de l'UPM. Il a, dans ce contexte, exprimé les réserves de l'Algérie au sujet de la manière dont doit être conçu ce secrétariat général qui n'est pas encore éclaircie. "Faut-il un organe lourd, souple, technique, politique ?", S'est interrogé le ministre.