La commune de Moghrar, qui se trouve à 124 km au sud-est de la wilaya de Naama vient de bénéficier d'une enveloppe de 240 millions de DA, affectés au titre des plans communaux de développement (PCD) de l'exercice 2007, pour la réalisation de nouveaux équipements multisectoriels et le désenclavement des zones éparses et ce, au profit de 8 000 habitants. Cette collectivité aux spécificités touristiques et de diversité biologique qui compte une oasis classée en tant que "zone humide", depuis deux ans, dans le cadre de la convention internationale "Ramsar", est réputée par sa vocation agro-saharienne eu égard à la variété de ses palmeraies qui comptent plus de 10 000 palmiers, dont le Feggous, Aghras et Tikerbichène, entre autres. Sur le plan hydroagricole, l'oasis de Moghrar se distingue par un système d'irrigation à partir des ressources hydriques souterraines que sont les "Foggara", et de distribution traditionnelle de l'eau à partir de la retenue d'eau alimentée par les sources. Les efforts consentis en matière d'amélioration des conditions de vie des populations ont donné lieu, d'abord, à l'affectation d'une enveloppe financière de 18 millions de DA pour la restauration du vieux Ksar de Moghrar qui abrite la fameuse "Qalaâ" de Cheikh Bouamama, ses tours, ses murailles, ses magasins, le minaret de sa mosquée et la mosquée elle-même, ainsi que d'autres édifices annexes. Les travaux d'aménagement effectués dans l'enceinte de ce Ksar, dont l'existence, selon les historiens, remonte à trois siècles, ont contribué largement au maintien sur place des populations. Ceci a également favorisé le lancement d'actions visant la promotion de l'activité touristique dans cette localité aux ruelles étroites et aux murs et belles constructions en hauteur, réalisés en matériaux locaux et aux plafonds en troncs de palmiers, et ce à la faveur de la restauration du musée historique, de la résidence des hôtes, et de la réhabilitation des manuscrits et des objets d'art. Ces manuscrits et objets de l'art ancien "racontent" le mode de vie qui a présidé au Ksar de Moghrar et de ses palmeraies qui portent des noms en tamazight, langue parlée par les habitants de cette région. Néanmoins, la population de Moghrar relève la diminution du niveau des eaux d'irrigation souterraines et la dégradation des seguias après la création de périmètres agricoles non loin de l'oasis qui ont eu un impact négatif sur la ressource aquifère alimentant les puits. Il est, également, mis en exergue le faible taux de couverture en actions d'électrification rurale, et l'inégalité dans la distribution des fonds de soutien agricole aux petits agriculteurs que la sécheresse a pénalisé et qui souffrent de l'envasement des puits et de la salinité de l'eau et des contraintes de renouvellement des palmeraies touchées par les maladies parasitaires. Le mouvement associatif versé dans la protection du patrimoine historique de la région, a, de son côté, tiré la sonnette d'alarme sur l'état de désintéressement relevé quant à la préservation du patrimoine paléontologique représenté par les sculptures rupestres et autres dont le vieux Ksar à l'architecture héritée du patrimoine arabo-islamique. Ce patrimoine a surtout pâti des actes "de destruction" et de détérioration, et aussi de l'absence d'études et de classement de cette zone au passé très riche sur la présence de l'homme depuis la nuit des temps. Toutefois et sur un autre plan, la direction des services agricoles (DSA) a consacré un montant de plus de 71 millions de DA pour l'extension des périmètres agricoles et la dotation des oasis en équipements d'irrigation, en plus de la distribution à titre gratuit de plants d'arbres fruitiers en dépit de la faiblesse des rendements et des ressources des agriculteurs qui se distinguent par le manque d'expérience et la faible couverture des actions de vulgarisation agricole.