Répondant aux préoccupations des membres de l'Assemblée populaire nationale, dans le cadre du débat consacré au plan d'action du gouvernement, le Premier ministre Ahmed Ouyahia s'est montré très optimiste quant à l'achèvement des différents projets inscrits dans le cadre du programme quinquennal pour la période 2005 à 2009, en mars, ce qui veut dire dans trois mois. Cependant, la bureaucratie et les lenteurs au niveau de l'administration, laquelle n'arrive pas à suivre les différentes réformes engagées, ajouté aux obstacles liés à la corruption et la mauvaise gestion des deniers publics, laissent perplexes quant à l'achèvement des programmes de développement dans les délais. Jusqu'au mois de novembre dernier, 147 dossiers demeuraient non résolus au niveau de la Commission nationale des marchés publics ( CNMP) . Ces chiffres ont été avancés par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia , lors de la séance tenue à l'APN, jeudi dernier, consacrée à l'adoption du plan d'action du gouvernement . Le Premier ministre a indiqué, à l'occasion, que ces dossiers seront réglés d'ici janvier et février de l'année prochaine. Il faut savoir que ce retard dans le traitement des dossiers au niveau de la Commission nationale des marchés publics fait partie des causes clés du retard enregistré au niveau de la mise en œuvre du programme quinquennal de la période de 2005 à 2009. A cela s'ajoutent les questions liées à l'absence des outils d'exécution relatifs aux bureaux d'études spécialisés, sans parler du gaspillage des deniers publics constaté par le président de la République. Résultat : quelques responsables demandent à chaque fois de nouvelles rallonges financières sans qu'un compte rendu sur ce qui a été réalisé ne soit présenté afin de faire une évaluation. Cette situation pénalise l'économie nationale et retarde la réalisation et la modernisation des infrastructures de base. Et selon certains observateurs, les derniers amendements au code des marchés publics, publiés au Journal officiel du 9 novembre dernier, n'ont pas apporté de modifications au dispositif en vigueur en matière de traitement des marchés publics. Selon certains patrons d'entreprises, ce retard touche les secteurs des travaux publics, le bâtiment, les chemins de fer, l'hydraulique et le démarrage des travaux de modernisation de plusieurs lignes ferroviaires. De leurs côté, les chefs d'entreprise et les administrations se plaignent des retards pris par la CNMP pour délivrer les autorisations nécessaires au lancement des projets. Et faute de moyens et de compétences disponibles, la CNMP n'arrive plus à répondre rapidement aux différentes demandes. Selon les explications du Premier ministre, il y a eu une réduction du nombre de dossiers non résolus au niveau de la CNMP qui revient à l'application des réformes, notamment la révision de la caution de soumission, le recours à l'option de l'appel d'offres au lieu du gré à gré et la réorganisation de ladite commission en créant deux commissions , une chargée d'élaborer des études et l'autre s'occupe de tout ce qui est infrastructures. En outre, la question des difficultés rencontrées dans l'application des projets de développement financés par l'Etat a fait l'objet de discussions au cours de la réunion gouvernement-walis présidée par le chef de l'Etat, une question qui sera évaluée une nouvelle fois dans la prochaine réunion prévue pour le mois de janvier prochain et le bilan final de la mise oeuvre du programme quinquennal est également attendu durant cette période.