Fait inhabituel, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, s'est rendu à l'université de Pékin où il s'est employé à assurer aux étudiants qu'ils trouveraient du travail en dépit des difficultés économiques mondiales actuelles et a promis de mettre en oeuvre des mesures, sans les détailler, pour venir en aide à l'économie nationale. La montée du chômage fait craindre aux dirigeants chinois une recrudescence de troubles sociaux dans le pays. Les prévisions tablent sur une croissance inférieure à 8% en 2009, après des années d'expansion à deux chiffres. Les étudiants, à la pointe du mouvement démocratique du "printemps de Pékin", que le pouvoir avait réprimé dans le sang, inquiètent tout particulièrement les autorités. "Etudiants, tranquillisez-vous, je vous prie, nous traitons en priorité le problème de l'emploi des diplômés", a dit Wen. "Vos difficultés sont mes difficultés, et si vous êtes inquiets, alors je suis inquiet avec vous", a dit samedi Wen aux étudiants d'une université de Pékin, cité par l'agence de presse China News Service. La Chine a dévoilé en novembre un plan de relance de l'économie d'un montant de 586 milliards de dollars, centré sur les projets d'infrastructure, afin de doper la demande intérieure et de réduire la dépendance de l'économie chinoise vis-à-vis d'exportations en berne. Les autorités ont également réduit les taux d'intérêt et donné pour consigne aux banques d'accorder des prêts aux PME. "Nous continuerons de prendre des mesures, et presque chaque jour nous en annonçons(...)", a poursuivi Wen, sans donner davantage de précisions. Le Premier ministre a lancé un appel à la patience, ajoutant qu'il faudrait un certain temps avant que les mesures portent leurs fruits. "Mais deux questions nous préoccupent tout particulièrement: l'une est celle des travailleurs migrants qui retournent dans leurs villages, et l'autre, c'est l'emploi des diplômés", a-t-il souligné. Le Conseil d'Etat (gouvernement) publie dimanche une directive dans le Quotidien du peuple, l'organe central du Parti communiste chinois, demandant aux entreprises de ne pas recourir à d'importants plans sociaux et de résoudre rapidement les conflits du travail, notamment ceux qui portent sur les questions salariales. "Que les entreprises assument leurs responsabilités envers la société et empêchent des licenciements à grande échelle", lit-on dans le Quotidien du peuple.Wen, de son côté, a indiqué que les entreprises ne devaient pas licencier le personnel technique ou les diplômés, même si elles traversent des difficultés financières. Le taux de chômage dans les villes atteint 9,4%, soit le double du chiffre officiel pour l'ensemble du pays, a déclaré l'Académie des sciences sociales chinoise, dans un rapport publié cette semaine. Un quart des 6,1 millions d'étudiants qui sortiront des universités chinoises avec un diplôme pourraient avoir du mal à trouver un emploi l'an prochain, ajoutait l'académie dans ce rapport.