Avec un excédent commercial record de plus de 31,82 milliards de dollars en 2006, soit une progression de 24% par rapport à l'année 2005, l'Algérie enregistre pour l'année 2006 une impressionnante performance qui est due, principalement, à l'augmentation en valeur des exportations d'hydrocarbures, accompagnée d'une légère hausse des importations, selon le bureau d'expertise londonien Oxford Business Group (OBG). Ce dernier observe que, durant l'année écoulée, "la croissance a été soutenue par l'augmentation continue de la demande du marché global, dont l'Algérie sait tirer profit. En fait, les exportations d'hydrocarbures ont augmenté de 14,77% en valeur, s'élevant au total à 51,75 milliards de dollars". Cependant, les hydrocarbures représentent encore 97,98% des exportations totales du pays, ce qui fait que, les exportations, en dehors des hydrocarbures, constituent le faible pourcentage de 2,02% restant du volume total des exportations, soit une valeur de 1,07 milliard de dollars, et ce, ajoute le rapport, "malgré des dépenses publiques importantes et les efforts du gouvernement pour renforcer leur part". Cependant, selon le bureau londonien, la Russie, et ce malgré sa croissance économique fulgurante, ne figure pas encore parmi les principaux acheteurs ou fournisseurs de biens algériens, même si le pays a récemment adopté des mesures significatives en vue de pénétrer le marché local. Les experts londoniens soulignent, dans ce cadre que "l'Union européenne a exprimé ses doutes quant à un rapprochement de l'Algérie avec la Russie, et s'est engagée à suivre la situation de près. Les deux pays sont les principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Union européenne". Le bureau britannique fait remarquer que "les ministres algérien et russe en charge de l'énergie se sont empressés de battre en brèche l'idée d'une alliance entre les deux pays pour la création d'une Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) de gaz". " Il est très difficile de parler d'une OPEP de gaz car il n'y a pas de marché gazier à l'échelle mondiale. Le marché du gaz est régional, divisé entre l'Asie, l'Europe et les Etats-Unis " a expliqué Khelil, en ajoutant que "si le marché du pétrole est liquide et répond aux transactions boursières sujettes à la spéculation, celui du gaz est fondé sur des contrats à long terme, s'étalant sur une durée de 25 ans au moins " argumente le bureau. Khristenko a pour sa part indiqué : " Cet accord contribuera sensiblement à la stabilité du marché international de l'énergie et renforcera la sécurité énergétique mondiale ". Par ailleurs, OBG revient pour souligner que "les compagnies énergétiques russes Rosneft et de Stroytransgaz projettent de réaliser d'importants investissements en Algérie, a affirmé Nikolai Borisenko, le vice-président de Rosneft". Khelil a confirmé les ambitions des deux groupes, se référant à un champ actuellement en opération, le bloc 245 sud, situé dans le bassin d' Illizi, un champ gazier dont la région est de l'Algérie, dont les coûts de développement pourraient s'élever jusqu'à 4 milliards de dollars. En outre, le bureau termine par affirmer que "l'Algérie, la Russie et la Norvège sont les principaux fournisseurs de gaz naturel de l'Union européenne" en ajoutant que "L'Algérie et la Russie fournissent annuellement 62 milliards de mètres cubes (qui s'élèveront à 85 milliards d'ici à 2010) et 160 milliards de mètres cubes respectivement". L'année dernière, ajoute le bureau d'expertise londonien, que l'Algérie est revenue sur sa décision d'autoriser les entreprises étrangères à produire du pétrole indépendamment de Sonatrach. L'Algérie semble déterminée à conserver, à l'avenir, son influence sur le marché du gaz naturel mondial et est disposée à forger des accords stratégiques avec les principaux groupes leaders au niveau mondial pour arriver à ses fins. Réciproquement, alors que ces nouveaux accords se concrétisent, la Russie entend rapidement figurer en tête de liste des principaux partenaires commerciaux de l'Algérie.