Si la hausse des prix des produits alimentaires a été modérée jusque ici, ceux-ci ont, fortement augmenté à partir de la fin de l'année de 2007. Le poids des produits alimentaires dans l'indice des prix à la consommation est également devenu plus important ces dernières années, ceci est particulièrement vrai pour les produits agricoles et les produits alimentaires industriels. C'est ce qui ressort du dernier rapport de l'Office national des statistiques (ONS), publié hier. Ce dernier, faut-il le dire, a reporté l'utilisation du nouvel indice des prix à la consommation, prévu pour octobre dernier, au premier trimestre 2009, pour faute de validation auprès du Conseil national des statistiques (CNS). Ainsi, la forte progression des prix à la consommation s'explique, selon l'organisme, principalement par le renchérissement des prix des produits agricoles et alimentaires. En effet, les prix des biens alimentaires, des produits agricoles frais, des produits alimentaires industriels, ont progressé respectivement de +7,4 %, +4,10%, et +10,8%. A l'exception de la baisse des prix de la pomme de terre (-23,4%), tous les autres produits du groupe alimentation se sont inscrits en hausse en 2008. Quant aux prix des produits manufacturés, ils ont augmenté de 1,20%, alors que ceux des services ont progressé de 2,7%. La hausse des produits du groupe s'étend également aux viandes et poissons en conserve (+2,7%), la viande de mouton (+3%), la viande de bœuf (+1%) et les sucres et produits sucrés (+0,80%). En répercutant ces hausses au niveau des prix de vente à la distribution, les industries agro-alimentaires participent également à l'augmentation des prix des biens intermédiaires et par-delà, à celle des prix à la consommation, d'autant que 35 % des consommations intermédiaires sont des produits issus de la branche agricole. Ceci pourrait en partie expliquer que les consommateurs algériens ressentent davantage la hausse des prix alimentaires. Par ailleurs, l'envolée des prix des céréales et des oléagineux a de surcroît fait grimper le coût des huiles et graisses qui ont enregistrés une hausse de plus de 36,8%, ainsi que celui du café et du thé (+27,7%), des poissons frais (+19,4%), volaille, lapin et œufs (+15,8 %), fruits (+13%), légumes (+10,2%), lait, fromage et dérivés (+6,5%), pain et céréales (+2,6%). Concernant le taux d'inflation enregistré durant le mois de décembre 2007, il a connu une hausse de 1,6% (4,4%), par rapport au mois de novembre, soit un taux proche de celui relevé le même mois de l'année écoulée (1,5% en décembre 2007 par rapport à novembre 2007). Cette croissance mensuelle (1,6%), de moindre ampleur que celle observée le mois précédent (2,5%), est essentiellement le fait des biens alimentaires qui enregistrent un relèvement de 3,1%. La tendance à la hausse touche particulièrement les produits agricoles frais dont les prix augmentent de7,5%. Des hausses significatives caractérisent certains produits, notamment les légumes (+16,5%). En revanche, les prix des biens alimentaires industriels accusent une baisse de 1,8%, due essentiellement à la baisse des prix des huiles et graisses (-8,8%) et des sucres et produits sucrés (-2,8%), explique l'ONS. Comparativement au même mois de l'année précédente, les prix des biens alimentaires se distinguent par une hausse sensible des prix (+8,5%), situant la variation annuelle à +7,4% en 2008, souligne l'organisme. Adnane Cherih