Depuis le début de la haute saison touristique dans le Grand sud, aux alentours du mois d'octobre, la wilaya de Béchar a accueilli, selon les premières estimations officielles, quelque 31.000 visiteurs dont plus de 1.700 étrangers, ce qui annonce des lendemains prometteurs pour cette région aux potentialités touristiques avérées. Le gros de ces touristes, notamment les étrangers qui ont choisi la région de la Saoura pour un séjour de détente pas comme les autres, ont visité les deux oasis mondialement réputées, Taghit et Béni Abbès, précise la direction du tourisme de la wilaya. C'est surtout la palmeraie de Taghit et les cinq autres palmeraies alentour qui attirent les touristes étrangers en quête d'évasion et de découvertes, tant ce joyau du désert recèle des richesses touristiques, culturelles et historiques indéniables. Taghit, qui signifie littéralement en berbère "étranglement de vallée", se trouve au sud-est de Béchar et passe pour la plus resplendissante des oasis du sud algérien qui émerveille à tous les coups aussi bien ses anciens que ses nouveaux visiteurs passionnés de grands espaces. "Pour celui qui vient de Béchar et parcourt une centaine de km au milieu d'une Hamada caillouteuse, hostile et monotone, l'arrivée à Taghit est saisissante. Avant d'arriver au col qui commande la vallée, rien ne laisse deviner le brusque changement qui va survenir dans le paysage. Soudain, au sommet de ce col, un panorama d'une splendeur inoubliable, s'offre aux yeux étonnés et ravis du voyageur qui s'arrête pour admirer la beauté de cet ensemble harmonieux", écrivait déjà dans les années 1950 un visiteur. "En bas au premier plan, s'étire la Zousfana d'où émergent les palmiers, par delà l'Oued et les jardins, le vieux Ksar se tasse sur l'éperon rocheux qui barre la vallée", décrit-il devant cet ensemble d'une beauté naturelle rarissime. Ce n'est pas tout. Au nord-est la palmeraie de Taghit, qui s'étend sur 20 km, pour faire naître le village de Zaouïa Foukania, à l'origine un autre Ksar. Au sud, d'autres villages, blottis au pied de l'Erg occidental, Ksour, Brika, Berrebi, Bakhti et Zaouïa Tahtania, qui recèlent des trésors touristiques sans pareil. Tout cet ensemble harmonieux est enchâssé entre les dunes à l'est et les falaises au nord. Les dunes qui caracolent à plus de 300 mètres d'altitude, déployées en un amoncellement ininterrompu par l'Erg vers le levant, se dressent telle une barrière infranchissable qui veille sur Taghit. Les touristes ne manquent jamais l'ascension des dunes au pic desquelles il est loisible de suivre les courbes de la palmeraie qui serpente. Au sommet, le visiteur découvre le moutonnement des dunes qui courent à perte de vue vers l'horizon, telle une mer de sable fin. Des trésors de 9000 ans Les pouvoirs locaux ont recensé de nombreux atouts touristiques propres à faire redécoller le tourisme saharien dans cette partie du grand erg occidental où persistent depuis plus de 9OOO ans, cinq stations de gravures rupestres nichées le long de l'oued Zousfana et réparties entre les cinq anciens Ksour formant la palmeraie. Il y a aussi le vieux Ksar de Taghit érigé il y a onze siècles et qui continue de défier le temps. Classé patrimoine national, sa réhabilitation a commencé, notamment depuis les inondations d'octobre dernier. Outre les majestueuses dunes, où se pratique le ski, les bains de sable pour soigner les rhumatismes mais aussi où l'on vient contempler les beaux couchers de soleil, Taghit attire le visiteur de par ses fêtes annuelles comme celle de la datte, du Maoussim, ses activités artistiques (le festival du court-métrage) ou encore ses Waâdate. Cette année, la palmeraie a eu l'heur d'accueillir la 5e université de la COPEAM (Conférence permanente de l'audiovisuel méditerranéen), qui a attiré de nombreux participants venus d'une quinzaine de pays du pourtour méditerranéen. R.T