Chérif Rahmani a indiqué, lors de sa visite dans la région, que la compagnie aérienne Tassili sera destinée au tourisme. La clôture de la saison touristique saharienne coïncide avec l'ouverture officielle de la ligne Paris-Timimoun avec une escale à Ghardaïa. Le leader du tourisme militant, Point Afrique, a inauguré son premier vol à Timimoun samedi soir, transportant à bord près de 150 touristes. Maurice Freund, premier responsable de la coopération touristique — présente en Algérie depuis quelques années et qui dessert des vols sur Djanet, Tamanrasset — s'est engagé à assurer des vols hebdomadaires reliant ces trois villes à partir du mois d'octobre prochain, afin de relancer le tourisme dans cette région. Il a évoqué devant Chérif Rahmani, ministre du Tourisme, de l'Environnement et de l'Aménagement du territoire, la possibilité d'augmenter le volume du trafic touristique et d'élargir cet investissement avec l'Allemagne et la Suisse avec le départ de la ville de Bâle. Chérif Rahmani, en visite officielle à Timimoun à l'occasion de la clôture de la saison touristique saharienne, qui a débuté au mois d'octobre dernier, a “courtisé” les représentants des coopératives touristiques, présentes lors de cette rencontre, et également débattu des moyens de développement de ce secteur à Timimoun qui postule pour le statut de wilaya. “Il faut commencer par l'investissement pour développer la destination Algérie, a-t-il dit, soulignant que cette région du pays est considérée comme “la clé de séduction sur le plan international et un pôle touristique”. Lors d'un point de presse tenu en marge de cette rencontre, le ministre a mis en évidence plusieurs aspects importants pour le développement du tourisme dans la région, notamment l'amélioration de la qualité des produits, à savoir l'accueil, la réhabilitation des édifices d'hébergement et la prestation hôtelière qui ne répondent pas aux normes internationales. À cet effet, il a rappelé que sept ou huit hôtels du Grand Sud sont en projet de réhabilitation. Concernant l'hébergement chez l'habitant, une forme de tourisme “solidaire” qui commence à se développer timidement dans la région du Sud, le ministre a annoncé qu'“un projet de textes de loi est en préparation pour mieux organiser ce type de tourisme”. Un tourisme, selon lui, qui sera lié au développement de l'artisanat et d'autres secteurs comme celui de la culture, ainsi que celui de l'économie. Interrogé sur le développement du tourisme domestique ainsi que la baisse du coût des billets d'avion vers le Sud, le ministre a indiqué que des démarches se font dans ce sens, afin de permettre aux citoyens algériens à moyen revenu de profiter de leur pays. “Concernant le coût des billets, les compagnies aériennes devront faire des efforts. D'ailleurs la compagnie Tassili, qui va renforcer sa flotte aérienne, sera destinée à la desserte nationale et au tourisme”, a-t-il annoncé. Par ailleurs, il a insisté sur l'utilité de la revalorisation de l'image du tourisme algérien afin de rattraper une clientèle perdue et la fidéliser en améliorant la qualité des prestations en faisant appel aux investissements. “Nous avons identifié les attentes des touristes et les tendances émergentes ainsi que les nouveaux moteurs du tourisme international. Il existe plusieurs marchés à affronter, mais cela se fera de manière progressive et intelligente afin de créer des investissements durables dans la région du Sud”, a également expliqué M. Rahmani. Soucieux du développement de ce secteur, il s'est enquis des préoccupations des touristes en visite dans la région. Ces derniers ne se sont pas fait prier pour se plaindre des difficultés rencontrées, notamment celle liée au visa, à la cherté de la procédure ainsi que leur surprotection durant leur séjour dans le Sud. Le ministre a expliqué que tout “cela va s'améliorer de manière progressive”. Au sujet du nombre de touristes qui ont visité le Sud, Maurice Freund, pionnier du charter, a déclaré que Point Afrique a transporté 4 200 personnes venant d'Europe vers le Sud algérien durant cette saison, soit une augmentation de 30% comparé à l'année dernière. “Nous essayons de privilégier le rapport humain plus que celui économique. Nous espérons également que l'Algérie ne tombera pas dans le tourisme de masse, comme ses voisins, lequel peut apporter quelques devises de plus, mais rien sur le plan enrichissement humain”, a-t-il souligné. Nabila Afroun