Le projet d'établissement d'un groupement économique maghrébin complémentaire est une initiative ambitieuse pour parachever le processus d'intégration des pays de l'Union du Maghreb arabe (UMA). Il s'agit, au départ, d'établir une zone de libre-échange, en passant par l'instauration d'une douane commune, ensuite la constitution d'un marché commun, pour aboutir à la formation d'une Union économique maghrébine. Des hauts responsables de l'UMA ont mis l'accent sur la dimension économique de l'action maghrébine unifiée et le renforcement du processus d'intégration à travers l'instauration d'une zone de libre-échange, la constitution d'une unité douanière et d'un marché commun, à même de permettre la mise en place d'une union économique maghrébine. La zone de libre-échange signifie qu'entre pays maghrébins il n'y a plus aucun obstacle à la libre circulation des marchandises, capitaux et services. Donc pas de taxes ni de droits de douane à payer, ni d'obstacles non-tarifaires, ni autorisations, ni licences et encore moins de produits prohibés ou soumis à quotas (contingentés). Evidemment, il faut des transitions entre des marchés actuellement plus ou moins protégés, bien qu'à des degrés divers, et des échanges tout à fait libérés pour deux raisons principales : le paiement des droits de douane alimente les budgets des Etats maghrébins, pourquoi s'en priver ? le pourrait-on même si on le voulait ? Il y a le souci pour les gouvernements de protéger les entreprises de la concurrence des produits des pays voisins ; si le prêt-à-porter tunisien ou marocain a atteint un certain degré de qualité et de compétitivité, il risque de balayer les produits algériens balbutiant actuellement sur leur propre marché. Il faut donc "donner du temps au temps", ménager des transitions pour permettre aux uns et aux autres de s'adapter. Le chantier le plus lourd consiste à évaluer le cadre juridique à mettre en place pour favoriser la coopération économique maghrébine. Cela implique de faire l'unanimité des cinq pays maghrébins sur le projet d'instauration d'une zone de libre-échange dans la région. Il y a aussi l'étude du projet d'émergence d'un espace économique maghrébin cohérent et unifié, ainsi que l'harmonisation des nomenclatures douanières en vigueur dans les cinq pays. la coordination entre les politiques douanières et les stratégies économiques des cinq pays n'est pas une mince affaire, sachant que le degré de croissance économique est différencié, que le degré de libéralisation commerciale est différent, que l'industrialisation est plus ou moins avancée selon les pays. L'intégration douanière des pays du Maghreb permettra la facilité des échanges mais surtout mettra fin au commerce informel frontalier.