Les premiers effets de la crise et de a chute des cours du pétrole commencent à se faire sentir. La balance commerciale de l'Algérie a enregistré une baisse de 72,03% par rapport à janvier 2008, selon le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis), relevant des douanes. L'Algérie a réalisé, au mois de janvier 2009, un excédent commercial de un milliard de dollars, selon les chiffres provisoires communiqués, hier, par le Cnis. En effet, cette baisse importante s'explique essentiellement par la baisse draconienne des recettes en hydrocarbures, la hausse des importations de l'Algérie et, d'autre part, par la stagnation des exportations hors hydrocarbures. Selon les données du Cnis, les exportations algériennes ont atteint, en janvier dernier, 4,07 milliards de dollars, en baisse de (36,40%) par rapport au même mois de 2008, et les importations ont totalisé 3,07 milliards de dollars (+8,79%), précise le centre relevant des Douanes algériennes. Concernant les exportations d'hydrocarbures, ces dernières ont continué à représenter l'essentiel des ventes de l'Algérie vers l'étranger avec 97,64% de la valeur globale, passant de 6,23 milliards de dollars à 4 milliards de dollars, soit une baisse de plus de 36%. Une baisse qui s'explique par la forte chute des prix du pétrole enregistré ces derniers mois. S'agissant des exportations hors hydrocarbures, elles représentent seulement 2,36% du volume global des exportations, soit une valeur de 96 millions de dollars, en baisse de plus de 41% par rapport à la même période de l'année 2008. Leur répartition par groupes de produits fait ressortir une baisse pour l'ensemble des groupes de produits, note le Cnis. Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués du groupe " demi-produits " avec 62 millions de dollars, suivi des " produits bruts " avec 20 millions, des " biens alimentaires " (8 millions), des " biens d'équipements industriels " avec un montant de 5 millions et des biens de consommation non alimentaires avec seulement un million de dollars. Pour les importations, le Cnis note que seuls les biens de consommation alimentaires ont baissé de 2,79%, passant de 610 millions de dollars en janvier 2008 à 593 millions de dollars en janvier dernier. Les autres groupes de produits ont enregistré des hausses et en particulier les biens d'équipements industriels qui sont passés de 1,19 milliard US à 1,25 milliard US en hausse de (+4,76 %). Quant à l'importation des biens destinés à l'outil de production elle est en hausse de près de 11%, en passant de 692 millions US à 765 millions US et des biens de consommation non alimentaires qui passent de 477 millions US à 538 millions US (+12,79). En outre, la répartition des importations par mode de financement, le Cnis souligne une nette prédominance du cash, qui reste le mode le plus usité à raison de 83,16%, soit 2,55 milliards US enregistrant ainsi une hausse de 5,45% par rapport à janvier 2008. Concernant le crédit à l'importation, le Cnis relève que les lignes de crédit ont financé 12,51% du volume global des importations, pour un montant de 384 millions US accusant ainsi une hausse de 57,38. Pour ce qui est des principaux clients de l'Algérie pour le premier mois de l'année en cours, les Etats-Unis viennent en tête avec 987 millions de dollars, suivis de l'Italie avec 640 millions, la France 412 millions, l'Espagne 385 millions, et la Turquie 250 millions. Quant aux principaux fournisseurs, la première place est revenue à la France avec 562 millions de dollars, suivie de l'Italie 362 millions, de l'Espagne 264 millions, de la Chine 243 millions, et l'Allemagne avec 181 millions de dollars. Il est à rappeler, que l'Algérie a réalisé durant l'année écoulée un excédent commercial de 39,07 milliards de dollars, en hausse de 20,12 % par rapport à celui de 2007 (32,53 milliards). Durant la même période de référence, les exportations ont enregistré une courbe ascendante de plus de 30,04%. Le volume des exportations a atteint 78,23 milliards de dollars, alors que les importations se chiffrent à 39,15 milliards de dollars (+41,71%). La rationalisation des dépenses est primordiale Au-delà des chiffres, et si la tendance se confirme au cours des mois prochains, les réserves de l'Algérie risquent d'être fortement grevées. C'est le temps des vaches maigres. D'où la nécessité de rationaliser les dépenses. Dans ce sens, le gouvernement a pris de mesures afin de resserrer l'étau sur les importations imposant une marge de préférence de 15 % au bénéfice des produits d'origine algérienne. Il également procédé à l'assainissement du commerce extérieur en imposant un numéro d'identification fiscale aux entreprises d'importation. Aussi, les entreprises d'importations étrangères seront désormais tenues de concéder 30 % de leur capital à un partenaire algérien. Au niveau des dépenses, budgétaire, les pouvoirs publics entendent introduire plus d'efficience à travers une réforme budgétaire globale. C'est un ensemble de mesures dont l'objectif est de mener à terme les programmes de développement initiés. Aussi, la finalité de ce recentrage est de mettre sur pied une économie réelle à même de créer des richesses et de l'emploi. Hamid Si Salem