La balance commerciale frôle la ligne rouge. Les hydrocarbures continuent à dominer les exportations de l'Algérie. Une mauvaise nouvelle qui devrait donner à réfléchir. Les importations continuent d'accabler la balance commerciale. Elles ont encore augmenté de 10,07% par rapport à l'année 2008 pour atteindre les 9,42 milliards de dollars. Ce n'est guère une surprise. Par contre, et c'est là où le bât blesse, les exportations ont chuté de 42,07% ne générant ainsi que 10,74 milliards de dollars de recettes. Ce sont les chiffres du bilan de l'exercice du premier trimestre 2009 communiqués, hier, par le Centre national de l'informatique et des statistiques (Cnis) des Douanes. Ce rapport démontre une fois de plus que la balance commerciale a frôlé la ligne rouge. Ce qui influe négativement sur la santé financière du pays. L'écart entre les importations et les exportations se réduit de plus en plus. La marge, séparant les deux secteurs, est estimée à 1,32 milliards de dollars seulement contre 9,99 milliards de dollars pour la même période de 2008 et un taux de couverture des importations par les exportations de 114%, selon les données statistiques des douanes. Cette baisse est provoquée par la chute des ventes en hydrocarbures. Constituant l'essentiel des ventes de l'Algérie vers l'étranger avec 97,27% de la valeur globale, les exportations des hydrocarbures sont en diminution de 42%, soit une valeur de près de10,45 milliards de dollars contre 18,01 milliards de dollars pour la même période de l'année 2008. C'est là, l'un des effets drastiques de la crise économique mondiale qui frappe de plein fouet les grandes puissances financières. Les assurances-garanties des uns et des autres affirmant que l'économie algérienne est à l'abri de ce volcan ne sont que de la poudre aux yeux. Rien que pour les trois premier mois de l'année, le constat est inquiétant. Même avec un prix de 52 dollars le baril de pétrole, la balance n'est pas loin de la barre rouge. Pourtant, le ministre de l'Energie et des Mines soutenait que même avec un baril à 50 dollars, l'économie nationale sera moins affectée. Les chiffres prouvent le contraire. Certes, cette baisse est calculée sur des cours du pétrole à environ 52 dollars le baril au cours du premier trimestre 2009 contre une moyenne de 110 dollars au cours de la même période de 2008, mais les chiffres sont éloquents. Quant aux exportations hors hydrocarbures, elles n'arrivent pas à connaître un essor. Elles ne représentent que 2,73% du volume global des exportations apportant une valeur de 293 millions de dollars, soit une baisse de plus de 44%, relève le Cnis. L'objectif de porter les exportations hors hydrocarbures à plus de 1 milliard de dollars, semble éphémère. L'échec des différentes politiques est patent. Les principaux produits hors hydrocarbures exportés sont constitués par le groupe «demi-produits» avec une part de 1,84% du total des exportations, soit l'équivalent de 198 millions de dollars, suivi du groupe «produits bruts» (40 millions de dollars), du groupe «biens alimentaires» (32 millions), et des «biens d'équipements industriels» (12 millions). Concernant les importations, leur répartition par groupe de produits fait ressortir une hausse pour l'ensemble des groupes de produits, à l'exception du groupe des biens alimentaires qui a baissé de 16,37% pour une valeur de 1,65 milliard de dollars contre 1,98 milliard au 1er trimestre 2008. Les importations destinées aux équipements, représentant près de 45% du total des importations, sont passées de 3,46 milliards de dollars à 4,24 milliards de dollars, en hausse de 22,25%, selon le Cnis. Les hausses ont aussi touché les biens destinés à l'outil de production (13,11%), soit 2,55 milliards de dollars et enfin les biens de consommation non alimentaires avec une hausse de 13,90%, soit 975 millions de dollars. Le mode de paiement reste dominé par le cash, qui reste le mode le plus utilisé avec 81,36% du total au cours de cette période de référence, soit 7,66 milliards de dollars enregistrant ainsi une hausse de 6,85%. Ce qui laisse croire que le développement du paiement électronique n'est qu'utopie. Les lignes de crédit ont financé 11,73% des importations, en hausse de 21,16%, puisque le montant est passé de 912 millions de dollars au premier trimestre 2008 à 110 milliards à la même période en 2009, précisent les Douanes. Par ailleurs, les principaux clients de l'Algérie sont l'Italie avec 2,25 milliards de dollars suivie des USA (1,96MD$), l'Espagne (1,74MD$) et la France (1,27 MD$). Quant aux principaux fournisseurs, la première place revient à la France avec 1,64 milliard USD, suivie de l'Italie (1,09 MD$), la Chine (846 millions), l'Espagne (800 millions), l'Allemagne (546 millions) et les Etats-Unis d'Amérique avec 466 millions de dollars. Les importations en provenance de l'Union européenne (UE) ont enregistré une hausse de près de 15,45% contre une baisse de 33,98% des ventes de l'Algérie. Le volume des échanges avec les pays arabes, dans le cadre de la Zone de libre-échange mise en vigueur depuis janvier 2009, a enregistré une augmentation de plus de 61% en passant ainsi de 260 à 330 millions de dollars.