Une délégation d'hommes d'affaires américains représentant 30 entreprises dans différents secteurs hors hydrocarbures est depuis samedi en mission d'exploration en Algérie. Plusieurs rencontres ont eu lieu avec le Premier ministre et des ministres, notamment de l'Industrie, la Santé, les Ressources en eau , l'Agriculture, les Transports l'Habitat, le Commerce et l'Energie. A ce titre, le chef de la délégation américaine, M. Don Deline, estime que si les Américains viennent en Algérie c'est pour dépenser leur argent et celui de leurs actionnaires, ce qui les poussent à être prudents. Il ajoutera qu'avec la crise économique mondiale, l'Algérie est un très bon endroit pour les affaires. Dans un point de presse tenu, hier, à la résidence El Mithak à Alger à l'issue d'une rencontre organisée par les services du ministère des Affaires étrangères avec les hommes d'affaires américains, M.Deline a expliqué que sa délégation représente différents secteurs, à savoir les ressources en eau, le transport, la grande distribution, l'automobile, les produits pharmaceutiques et l'agriculture. Pour cette dernière, il a souligné qu'il y a une concentration sur la coopération dans ce secteur, notamment la mise en place d'une ferme de vaches laitières pour la production de lait en Algérie. Il a également évoqué la production de vin. Il a ajouté que la délégation américaine est venue en Algérie avec l'intention de promouvoir les échanges et créer des usines et des entreprises en Algérie. Il précisera aussi que ce serait difficile d'évoquer un chiffre qui reflète le volume des investissements américains en Algérie, car les négociations ne sont pas encore finalisées. Toutefois, un contrat de coopération dans le domaine de l'eau sera signé le 1er mars entre une entreprise algérienne, Hydro III, et l'entreprise américaine, Breaking Solution. Un contrat préliminaire de construction de 1 300 logements a été aussi signé. D'autre part, la marque de véhicule Chrysler fera son entrée en Algérie pour la première fois avec la signature d'un contrat de vente avec un concessionnaire algérien, GMS. A ce titre, le représentant de Chrysler a expliqué que l'objectif est de vendre 2000 véhicules par an d'autant que l'Algérie est placée le 2e marché de véhicules en Afrique. Il sera question également de vendre des véhicules électriques à partir de 2011 et 2012. Il a ajouté que si les Algériens sont satisfaits des produits que va vendre Chrysler, l'entreprise ira vers l'investissement et la création des unités de montage, soulignant que l'Algérie a les potentialités pour fabriquer et exporter les pièces de rechange. Dans ce contexte, M.Smail Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain, a expliqué que ce sera la première distribution de Chrysler en Algérie, précisant qu'après les négociations l'Algérie a affiché son souhait que Chrysler s'installe en Algérie, à commencer par créer des unités de montage de certaines pièces, notamment les 4 éléments qui constituent la voiture ( le moteur et la carrosserie), comme le fait Chrysler en Egypte. Selon M. Nedjai Omar, conseiller et président du service économique à l'ambassade algérienne aux USA, c'est la 2éme mission économique algéro -américaine qui a débuté avec le forum sur les énergies renouvelables qui a eu lieu aux USA, ajoutant que dans le cadre d'une mission d'exploration , les Américains ont eu droit à des explications sur plusieurs questions, notamment les nouvelles orientations du gouvernement concernant l'investissement étranger. A ce titre, les Américains ont soulevé leurs craintes par rapport à la décision relative à l'interdiction de l'importation des médicaments et produits pharmaceutiques produits localement. C'est ainsi que le groupe Pharma américain qui fait partie de la délégation, maintient toujours la prudence et veut comprendre au mieux la réglementation algérienne en matière de produits pharmaceutiques. Selon M.Deline, les deux parties ne sont pas arrivées à des conclusions. Pour M.Chikhoune, il y a eu énormément d'éclaircissement et dans les prochains jours, on verra les résultats de ces discussions. S'agissant de la part de l'Etat dans l'investissement, M.Nedjai a souligné que le ministre de l'Industrie, M.Temmar a expliqué aux Américains qu'il s'agit de préserver l'intérêt du pays en gardant 51% pour le côté algérien et 49% pour l'investisseur étranger toutefois, les 51% englobent plusieurs parties ce qui fait qu'une majorité revient à l'investisseur étranger. La rencontre avec le ministre de l'Industrie était également l'occasion d'évoquer le processus de privatisation et d'inviter les Américains à y participer. De son côté, M.Chikhoune a expliqué que ce qui se dégage de cette mission est que les Américains ne sont plus en Algérie pour uniquement vendre mais pour accompagner le développement économique algérien , transférer le savoir- faire et s'implanter en Algérie. Par ailleurs, les Américains se sont rendus, hier, à Hassi Messaoud pour avoir une idée sur le projet de la construction de la nouvelle ville. Nacera C.