La problématique de la lutte contre l'impunité et de ses liens avec la réconciliation et l'apaisement, a été au cœur des préoccupations majeures du groupe des Sages de l'UA cette année. C'est du moins ce qu'a indiqué, vendredi, son président, M. Ahmed Ben Bella, lors de la 176 réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'Union africaine (UA). M. Ben Bella a salué, dans ce cadre, la décision prise par le Conseil, qui a "mis le Conseil de sécurité devant ses responsabilités, en matière de maintien de la paix et de la sécurité internationales et arrêté un certain nombre de mesures pratiques visant à faire face à ce nouveau défi". En qualifiant toutefois "d'inédite" la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d'arrêt contre le président soudanais, Omar Hassan El-Bachir, et dont les conséquences, a-t-il dit, "pourraient être graves sur le processus de paix en cours, au Darfour, et de manière plus globale, au Soudan". Il a rappelé également la réaffirmation du CPS de son "rejet des inculpations abusives des chefs d'Etat africains, et l'attachement de l'Afrique à combattre l'impunité et à promouvoir la réconciliation et l'apaisement". Le président Ben Bella a assuré, en outre, le CPS de l'UA du "soutien total" du Groupe des Sages et de son "entière collaboration" pour une action destinée à "promouvoir la paix, la réconciliation et l'apaisement au Darfour et partout ailleurs sur le continent, sans toutefois", a-t-il ajouté, "compromettre les impératifs complémentaires de lutte contre l'impunité". Il a dans ce sens rendu hommage à l'action du CPS, qui, selon lui, a "indéniablement produit des résultats encourageants", en particulier, au Comores, en République démocratique du Congo (RCD), en Cote d'Ivoire, au Sud du Soudan, en Somalie, en République centrafricaine et au Burundi. Le président du Groupe des Sages a, par ailleurs, assuré le CPS que cette assemblée "œuvrera à ses côtés pour combattre le fléau des coups d'Etat, en privilégiant le volet prévention", lui exprimant son "soutien" pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel en Mauritanie, en République de Guinée et en République de Guinée Bissau. Il a souligné aussi que l'une des préoccupations majeures du CPS est "la résurgence des coups d'Etats en Afrique ainsi que les violences et les dérives qui accompagnent, quelquefois, les processus électoraux". Evoquant précisément les crises et les tensions liées aux processus électoraux, M. Ben Bella a relevé l'appui du Conseil de sécurité dans ce domaine, rappelant que cette problématique a été au centre des réflexions thématiques annuelles du Groupe en 2008. Il a rappelé également que celui-ci a organisé, en novembre 2008, un atelier de réflexion sur la question des crises et tensions post-électorales, indiquant que les recommandations prises sur ce sujet seront soumises à la prochaine conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. Le Groupe a, en outre, exhorté tous les Etats membres et les autres acteurs politiques à s'"engager sur la voie de l'organisation d'élections libres, régulières et transparentes, conformément à la déclaration régissant les élections démocratiques en Afrique, et à en accepter ou à contester les résultats par des voies exclusivement légales", a-t-il dit. Le président du Groupe des Sages a soulevé aussi la problématique de l'"usage abusif de la compétence universelle", saluant la "justesse de la position exprimée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, lors de la 11e conférence en juillet 2008 et de la 12e conférence de janvier 2009". Il a estimé, par ailleurs, que l'architecture africaine de paix et de sécurité qui a enregistré un "progrès remarquable", sur la voie de l'opérationnalité de la force africaine en attente, prévue en 2010, représente, un "instrument nouveau et adapté aux besoins d'une action efficace face aux crises et aux conflits". Il a cependant souhaité que l'effort substantiel est de "parvenir à circonscrire ces crises avant même qu'elles n'atteignent le stade de l'intervention militaire" même s'il s'agit, d'opérations de soutien à la paix. "Il est primordial que la prévention, à travers, notamment le système d'Alerte rapide", dont il juge important d'en renforcer l'efficacité, "soit un objectif commun à atteindre". S. H.