Le président du “Groupe des sages” de l'Union africaine (UA), l'ancien président algérien Ahmed Ben Bella, a estimé hier à Alger que la restauration de la paix, la stabilité et la réconciliation en Afrique passaient par le recours à des solutions africaines. “Deux situations urgentes nous interpellent particulièrement. Il s'agit de la Somalie et du Darfour (Soudan) et le récent différend né de la décision du procureur général de la Cour pénale internationale (CPI) d'inculper le chef d'Etat d'un pays africain souverain, qui risque de créer un précédent pour l'Afrique”, a-t-il déclaré à l'ouverture d'une réunion du “Groupe des sages”. M. Ben Bella, qui faisait allusion au président soudanais Omar el-Béchir accusé par le procureur de la CPI de “génocide” au Darfour, a plaidé pour des recommandations et des propositions d'action devant permettre au Conseil de paix et de sécurité (CPS) et à la Commission de l'UA de prendre en charge ces questions. “Nous devons en finir définitivement avec les foyers de tension qui sévissent en Afrique”, a-t-il dit, précisant qu'il s'agit d'abord “d'apaiser les esprits pour créer les conditions de règlement définitif des problèmes sur la base du dialogue et de la concertation”. La rencontre d'Alger, qui doit se poursuivre jusqu'à mercredi, a pour objectif de préparer la prochaine réunion prévue à Naïrobi (Kenya), consacrée aux questions démocratiques en Afrique. Le Groupe des sages, chargé de la prévention et de la gestion des conflits en Afrique, a été créé par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA en janvier 2007 à Addis Abeba. Les “sages” représentent chacun une région. Deux femmes en font partie : Brigalia Bam, présidente de la Commission électorale indépendante de l'Afrique du Sud, et Elisabeth Pognon, présidente de la Cour constitutionnelle du Bénin. La première représente l'Afrique australe, la seconde l'Afrique de l'ouest. Le Tanzanien Salim Ahmed Salim, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA, ancêtre de l'UA), représente l'Afrique de l'est. L'Afrique centrale est représentée par Miguel Trovoada, ancien président de Sao Tomé et Principe. L'ancien président algérien Ahmed Ben Bella représente l'Afrique du nord. R. I./Agences