Le président du Groupe des sages de l'Union africain (UA), M. Ahmed Ben Bella, a souligné, dimanche à Alger, l'impératif de restaurer la paix, la stabilité et la réconciliation dans le continent africain à travers des solutions africaines. “Deux situations urgentes nous interpellent particulièrement. Il s'agit de la Somalie et du Darfour (Soudan) et le récent différend né de la décision du procureur général de la Cour pénal internationale (CPI) d'inculper le chef d'Etat d'un pays africain souverain, et qui risque de créer un précédent pour l'Afrique”, a-t-il indiqué à l'ouverture de la réunion du Groupe des sages. M. Ben Bella, ancien président de la République algérienne, a souligné l'importance que lors de cette réunion de trois jours des recommandations et des propositions d'action soient émises pour assister le Conseil de paix et de sécurité (CPS) et la Commission de l'UA dans la prise en charge de ces questions. “Nous devons en finir définitivement avec les foyers de tension qui sévissent en Afrique”, a-t-il affirmé, précisant qu'il s'agit d'abord “d'apaiser les esprits pour créer les conditions de règlement définitif des problèmes sur la base du dialogue inclusif et de la concertation”. De son côté, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, M. Abdelkader Messahel, a rappelé que la décision de création du Groupe des sages par l'UA vise à promouvoir la paix et la stabilité en Afrique. “Le Groupe des sages est une force de proposition et d'idées. Il s'occupe des aspects liés à la paix, à la sécurité et au règlement et à la prévention des conflits”, a-t-il dit. Il a relevé l'importance que revêt ce groupe, qui vient en apport à l'activité du Conseil de paix et de sécurité, pour la concrétisation de la démocratie et le développement dans le continent africain. Cette réunion a pour objectif de préparer la prochaine réunion prévue à Nairobi (Kenya), consacrée aux questions démocratiques en Afrique, à partir des décisions d'Alger de 1999 et Lomé de 2000, a précisé M. Messahel, soulignant que la réunion de ce groupe, qui a un rôle consultatif, se tient pour la première fois hors d'Addis-Abeba, siège de l'UA. Pour sa part, l'ancien secrétaire général de l'OUA, le Tanzanien Salim Ahmed Salim, a souligné l'appui du Groupe des sages aux efforts de l'UA par le biais du Conseil de paix et de sécurité et de la Commission, pour le règlement des conflits dans le continent. Il a rappelé, dans ce sens, la contribution de l'Algérie à la lutte pour la décolonisation du continent et son rôle pour trouver des solutions aux différentes crises qui secouent l'Afrique. Le Groupe des sages de l'UA a entamé, dimanche à Alger, sa 3e réunion annuelle consacrée aux crises et tensions liées aux processus électoraux en Afrique. Présidée par M. Ben Bella, la rencontre aura à procéder à un échange de vues sur les situations de conflit en Afrique, et notamment en Somalie, au Darfour et le différend entre le Soudan et la CPI. Le Groupe des sages, actuellement présidé par M. Ben Bella, comprend trois personnalités africaines, représentatives des régions du continent, M. Salim Ahmed Salim, l'ancien président de Sao Tome et Principe, M. Miguel Trovoada Dos Anjos de Cunha et la présidente de la Commission électorale indépendante d'Afrique du Sud, Mme Brigalia Ntombemhlope Bam. La réunion a été organisée “en réponse aux décisions pertinentes” du Conseil de paix et de sécurité et de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA. R. I./Agences