Initiative n L'ancien président algérien, Ahmed Ben Bella, fera partie des cinq «sages» qui seront chargés de superviser la prévention et la gestion des conflits du continent. Les «sages» représentent chacun une région du continent. Ils pourront «se prononcer sur toutes les questions liées à la promotion et au maintien de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique», indique un rapport du président de la commission de l'UA, Alpha Oumar Konaré, aux chefs d'Etat de l'organisation». L'ancien président algérien Ahmed Ben Bella représente l'Afrique du Nord aux côtés de quatre autres personnalités africaines dont deux femmes, Brigalia Bam, présidente de la Commission électorale indépendante de l'Afrique du Sud, et Elisabeth Pognon, présidente de la Cour constitutionnelle du Bénin. La première représente l'Afrique australe, la seconde l'Afrique de l'Ouest. Pour l'Afrique de l'Est, le Tanzanien Salim Ahmed Salim, ancien secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA, ancêtre de l'UA) et actuel envoyé spécial de l'UA dans la province soudanaise du Darfour, a été retenu. Pour l'Afrique centrale, M. Konaré a «sélectionné Miguel Trovoada, ancien président de Sao Tomé et Principe». La création de ce «groupe des sages» était prévue à la création du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA en 2003, mais n'avait pas encore été mise en œuvre. «Ce groupe des sages doit permettre à l'UA de s'exprimer plus librement sur les conflits en cours ou en gestation en Afrique», explique un haut responsable de l'UA qui a requis l'anonymat. «Le CPS reste une structure politique et gouvernementale. Mais les sages seront totalement libres : nous avons choisi des gens qui avaient leur carrière derrière eux, pour qu'ils aient le courage de s'exprimer sans contrainte sur les conflits, qu'ils servent d'aiguillon aux décideurs politiques, tout en étant moralement irréprochables», selon cette source. Selon le texte fondateur du CPS, «le groupe des sages est composé de cinq personnalités africaines hautement respectées qui ont apporté une contribution exceptionnelle à la cause de la paix, de la sécurité et du développement sur le continent». Ces personnalités «hautement respectées ont, chacune à sa façon, contribué grandement à la cause de la paix, de la sécurité et du développement sur le continent», souligne M. Konaré. «L'expérience des années écoulées a mis en relief l'importance de la prévention des conflits», relève M. Konaré, selon qui «une action préventive réussie épargnerait à nos pays et à leurs populations, les souffrances et les destructions liées aux conflits».