Les services publics, dont l'intervention touche à la fois à la création de postes d'emplois, la gestion des profils des demandeurs et l'encouragement des initiatives visant à la création des unités économiques, auront la tâche plus lourde en 2007. Lourde, mais plus claire qu'elle ne l'a jamais été par le passé. Néanmoins abstraction faite de résultats des nombreux dispositifs mis en œuvre, pour le traitement tant économique que social de la question du chômage, dont les performances sont d'ailleurs différemment appréciées, force est de reconnaître que l'emploi bénéficie actuellement d'une palpable stratégie. Certes, beaucoup reste à faire, mais les ambitions ne sont plus, aujourd'hui, chimériques comme, il y a cinq ans. D'aucuns avaient vainement tenté de jeter l'opprobre, sur l'impossibilité d'atteindre les objectifs, que les pouvoirs algériens se sont assignés : pourvoir aux Algériens deux millions de postes d'emplois. Ainsi, après avoir allégé le nombre du chômage, le gouvernement se fixe désormais l'objectif de la régulation du marché du travail, de l'organisation et la formation des ressources humaines ainsi que la libération des initiatives innovantes créatrices de valeur ajoutée. La couleur a été annoncée par le président de la République, lors de son inauguration, le 21 janvier dernier, du 1er Salon national de l'emploi, en ayant insisté sur la nécessaire réorientation des investissements en faveur de la promotion et de l'encouragement des réalisation de qualité. En quantité, le niveau des réalisations semble être, somme toute, satisfaisant, L'Ansej, à elle seule, ayant pu contribuer à la naissance de plus de 80 000 unités économiques, dont plus de deux milliers ont pu franchir le stade de micro-entreprises. S'appuyant particulièrement sur les départements de l'Emploi et de la Solidarité nationale, du Travail et de la Sécurité sociale, des Finances et celui des PME et PMI, le gouvernement procédera à deux importantes et tant attendues actions : la création des comités locaux pour l'emploi, au niveau de toutes les wilayas, et l'instauration de fonds dédiées au financement des projets de jeunes. Le comité de l'emploi aura la vocation selon les explications de M. Ould Abbas, d'identifier les nouvelles tendances du marché de l'emploi, la maîtrise des données, aux niveaux locaux, concernant les proportions du chômage. Lesquelles données seront exploitées pour les besoins d'analyse, par des organismes spécialisées comme l'observatoire national de l'emploi, l'Anem ou encore l'Ons. Une connaissance des ressources humaines, par régions et par localités, sera d'un apport certain au service de la compréhension du phénomène de la mobilité de la main d'œuvre. Chose qui permettra en retour, l'adaptation des projets et des programmes en fonction des compétences existantes. Par ailleurs, un fonds d'investissement pour le financement des projets initiés par les jeunes promoteurs, issus des différents dispositifs en place, ambitionne à répondre aux aspirations de ces derniers et à mettre fin aux lenteurs et aux réticences des banques. L'initiative est d'ores et déjà bien accueillie parmi les dizaines de milliers de jeunes porteurs d'idées de projets. Le système financier bancaire peine, jusqu'à présent, à être à la hauteur des attentes, des promoteurs et des pouvoirs publics qui n'ont pourtant pas cessé d'appeler les institutions bancaires à plus de souplesse…Les solutions viennent encore une fois d'en haut. La balle sera, cette fois-ci, dans le camp des chômeurs qui doivent relever le défi en faisant montre d'initiatives personnelles créatives et compétitives.