L'Initiative pour l'investissement en Méditerranée s'organise. La Caisse des dépôts française, CDC, la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc (CDG) et l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) viennent de lancer "l'Initiative pour l'investissement en Méditerranée", l'IIM. Son objectif est d'accélérer les investissements au Maghreb, entre autres, en réunissant régulièrement une trentaine d'investisseurs, publics et privés, issus des pays européens, des pays du sud et de l'est de la Méditerranée et des pays du Golfe. Les besoins sont colossaux dans le pourtour méditerranéen, mais les investissements ne suivent pas. L'Observatoire méditerranéen de l'énergie estime, à titre d' exemple, que 450 milliards de dollars sont nécessaires pour les infrastructures de production et de transport d'électricité d'ici 2020. Le coût de la généralisation de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2015 est évalué à 50 milliards d'euros. L'examen par pays montre une faiblesse de l'investissement global dans les pays du sud et de l'est de la Méditerranée par rapport à la moyenne des pays en développement et à l'Asie de l'Est notamment, selon les données de la Banque mondiale. Cette situation de sous-investissement est aussi liée au climat des affaires qui prévaut dans ces pays. Autrement dit, l'IIM compte insuffler une nouvelle dynamique à l'investissement dans la région. Mustapha Bakkoury, DG de la CDG, a insisté, lors de la première réunion tenue en France, sur la double nature des investissements nécessaires dans la Méditerranée . Ce sont, selon lui, des investissements de rattrapage compte tenu des retards accumulés et des investissements d'intégration qui mettront les différents pays de la Méditerranée à des niveaux de développement équivalents et favorisant la fluidité des échanges et l'implantation des entreprises. Cette rencontre, qui s'est tenue vendredi dernier à Paris, accueillait de grands investisseurs égyptiens, marocains, tunisiens et du Golfe. La mobilisation de ces investisseurs se fera à travers des initiatives concrètes telles que le fonds Inframed, un des premiers instruments financiers articulés dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée (UPM). Il s'agit d'un fonds d'investissement méditerranéen orienté vers les infrastructures, développé conjointement par la CDC et la Cassa Depositi e Prestiti italienne. Ces dernières sont les premiers sponsors de ce fonds aux côtés de la CDG du Maroc et de EFG Hermes, principale banque d'investissement égyptienne. Par ailleurs, le projet sera ouvert à d'autres investisseurs, notamment des fonds souverains qui ont marqué leur intérêt. Il s'articule autour de la création du fonds d'investissement en fonds propres de 600 millions à 1 milliard d'euros dans des actifs et projets d'infrastructure des pays des rives sud et est de la Méditerranée, membres de l'UPM. Une deuxième réunion de l'IIM est prévue fin mai 2009 à Alexandrie en Egypte. Dalila B.