Les initiatives en vue de garantir les financements nécessaires aux projets à lancer dans le cadre de l'Union pour la Méditerranée se multiplient. Ainsi et à la suite de la création de divers fonds et coordination, la Banque européenne d'investissement s'associe à des établissements financiers européens pour créer le Club des investisseurs de long terme. Créé à l'initiative de la BEI et des investisseurs publics comme le français la Caisse des dépôts, l'Allemand KfW et l'Italien KfW , ce club s'ouvre pour peser 3 000 milliards de dollars. Selon son président Augustin de Romanet, l'objectif de ce club est de promouvoir "plus de coopération entre public et privé, plus de coopération entre l'Europe et les autres zones, plus de coopération entre les institutions publiques et les fonds souverains" Le directeur général de la Caisse des dépôts a précisé lors d'une conférence à Paris que les investisseurs de long terme publics et privés, y compris les fonds souverains, pourraient rejoindre ce club, qui vise à coordonner leurs actions. Créé avec la Commission européenne, le fonds Marguerite, spécialisé dans les infrastructures en Europe, doit être de son côté doté de 2 milliards d'euros, a ajouté Augustin de Romanet. Les quatre fondateurs, qui pèsent 1.900 milliards de dollars de bilans, vont être rejoints par la Banque de développement de Chine, la Caisse des dépôts et de gestion du Maroc, la Banque de développement de Russie, Investment corporation of Dubai, le fonds canadien Omers et le fonds d'Abou Dhabi Mubadala, a-t-il ajouté, soit un poids total de 3.000 milliards. A l'actif des quatre membres fondateurs - Banque européenne d'investissement, Caisse des dépôts, banque publique allemande KfW et Cassa depositi italienne - le fonds Inframed, consacré aux infrastructures au sud de la Méditerranée, doit voir le jour dans les trois mois et représenter 600 millions d'euros. InfraMed est également ouvert à d'autres investisseurs de long terme. Il faut savoir que dans le cadre du lancement de l'Union pour la Méditerranée, quelques projets pilotes sont déjà annoncés. Par ailleurs, la Caisse des dépôts française, CDC, la Caisse de dépôt et de gestion du Maroc (CDG) et l'Institut de prospective économique du monde méditerranéen (Ipemed) viennent de lancer "l'Initiative pour l'investissement en Méditerranée", l'IIM. Son objectif est d'accélérer les investissements au Maghreb, entre autres, en réunissant régulièrement une trentaine d'investisseurs, publics et privés, issus des pays européens, des pays du sud et de l'est de la Méditerranée et des pays du Golfe. Les besoins sont colossaux dans le pourtour méditerranéen, mais les investissements ne suivent pas. L'Observatoire méditerranéen de l'énergie estime, à titre d' exemple, que 450 milliards de dollars sont nécessaires pour les infrastructures de production et de transport d'électricité d'ici 2020. Le coût de la généralisation de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement d'ici 2015 est évalué à 50 milliards d'euros. L'examen par pays montre une faiblesse de l'investissement global dans les pays du sud et de l'est de la Méditerranée par rapport à la moyenne des pays en développement et à l'Asie de l'Est notamment, selon les données de la Banque mondiale. Cette situation de sous-investissement est aussi liée au climat des affaires qui prévaut dans ces pays. Autrement dit, l'IIM compte insuffler une nouvelle dynamique à l'investissement dans la région. Isma B.