La facture des importations de produits alimentaires reste salée. Depuis des années, elle enregistre une courbe ascendante passant de 3 milliards, en 2003, à 8 milliards, de dollars en 2008.Rien que pour le lait, l'Algérie a importé plus de 1,5 milliard de dollars l'année passée. Pourtant les pouvoirs publics ont inscrit ce dossier parmi les priorités, et une panoplie de mesures a vu le jour dans le but d'inverser la tendance. D'aucuns ne peuvent occulter une certaine amélioration dans les exportations hors hydrocarbures qui ont enregistré, en 2008, près de 2 milliards de dollars, mais au vu des capacités existantes, le volume reste insuffisant. En matière agroalimentaire, l'Algérie, selon les experts, est en mesure de conquérir des marchés mais le chemin reste long. Et c'est dans ce contexte qu'une nouvelle décision est venue encourager et soulager les difficultés des exportateurs de produits agricoles. Un circuit qui demande beaucoup de professionnalisme et de moyens, tant humains que matériels. Le ministre du Commerce a, dans ce sens, annoncé le soutien de l'Etat aux exportateurs sous forme de participation aux charges de transport. M. Hachemi Djaâboub a affirmé que l'Etat participera à près de «80% aux charges de transport des produits agricoles destinés à l'exportation». L'expérience déjà menée dans le cadre de l'aide à l'exportation des dattes « Deglet Ennour » semble avoir donné ses fruits et incité, par là, le département de Djaâboub à l'étendre aux autres produits agroalimentaires. La datte algérienne, faut-il le rappeler, connaît une expansion importante, notamment sur le marché américain qui a atteint un volume de 18 000 tonnes exportées en 2008, alors que les capacités annuelles de production sont de l'ordre de 200.000 tonnes. Mais tout repose, en fait, sur la qualification des entreprises algériennes à se mettre au diapason. La stratégie industrielle, comme l'a rappelé, dimanche dernier à Alger, le ministre de l'Industrie et la Promotion des investissements, a inclus le secteur agroalimentaire comme axe important pour booster les exportations. Le ministre préconise de concrétiser trois points cruciaux, à savoir une stricte régulation du marché, la promotion de la production nationale et une complémentarité entre le secteur de l'industrie et celui de l'agriculture. C'est tout un secteur qui est appelé à se réformer et se moderniser pour faire face à la concurrence. C'est d'ailleurs un des objectifs du «programme global de mise à niveau des entreprises économiques algériennes» annoncé par le ministre du Commerce. Abdelghani M.