L'année 2006 a enregistré plus de 4 000 morts survenues dans des accidents de la circulation. Ce chiffre, qui s'applique à l'ensemble des axes routiers du territoire national, progresse de 7% par rapport à l'année 2005. Ces sinistres représentent une véritable hécatombe sur les routes. Une situation regrettable qui se répercute sur les compagnies d'assurance qui assurent le parc automobile. Selon M. Amara Latrous, P-DG de la SAA, 28 milliards de dinars ont été réglés par sa compagnie au titre de sinistres toutes branches confondues dont 15 milliards de dinars uniquement pour l'automobile, soit un volume de 502 000 dossiers de sinistre. Il indiquera qu'à la fin de l'année écoulée, il reste en réserve 360 000 dossiers à payer soit l'équivalent de 55 milliards de dinars dont 30 milliards de dinars pour l'automobile. Pour le P-DG de la SAA qui intervenait hier sur les ondes de la Radio Chaîne III, ce sont des chiffres énormes. Il ajoute dans ce sens que c'est encore l'Etat qui prend énormément de "sinistres en charge (sécurité sociale, les soins qui sont dispensés dans les hôpitaux). Une prise en charge qui se chiffre à plus de 100 milliards de dinars/an. Un montant qui devrait servir énormément le développement du pays". Il pense que les acteurs concernés (les pouvoirs publics, les compagnies d'assurance, les services de sécurité) devraient se mobiliser et travailler ensemble pour trouver des solutions les plus efficaces en matière d'action à mener. Ce spécialiste du secteur des assurances dira que le chiffre d'affaires que réalise le secteur de l'assurance est de 47 milliards de dinars dont 30 milliards, proviennent de l'assurance automobile. Il explique que ses ayants droit des morts déclarés aux compagnies d'assurance, sont payés exclusivement sur les ressources qui proviennent de la responsabilité civile obligatoire. "Quand il y a 47 milliards de dinars dont un tiers représente l'assurance obligatoire, celle-ci sert à couvrir exclusivement la responsabilité des conducteurs lorsqu'ils occasionnent soit des blessés soit des morts". M. Amara souligne que ceci est une "catastrophe. Tous les efforts que nous faisons en direction des pouvoirs publics pour les sensibiliser à réévaluer l'assurance automobile, à savoir rééquilibrer techniquement la branche automobile, sont difficiles à faire aboutir, bien que nous ayons avancé tous les arguments possibles". M. Latrous pense que le grand problème qui se pose aujourd'hui, c'est que tous les ans, il y a plus de 4 200 morts, soit l'équivalent de deux tremblements de terre. Il espère que les nouveaux textes sur le code de la route seront plus répressifs, "non pour souhaiter de mauvaises choses aux conducteurs, mais des actions correctives qui devraient inciter à la prudence". Il souhaite que les pouvoirs publics puissent demander l'avis des professionnels des assurances sur un certain nombre de dispositions.