Le nouveau code du travail algérien, qui est en cours d'élaboration, a d'emblée suscité des doutes au sein du cercle des chefs d'entreprises. Un bon nombre d'entre eux n'ont jamais été concertés par les initiateurs du nouveau code. Jusqu'à l'heure actuelle, les plus concernés par ledit code, en l'occurrence les patrons d'entreprises, ne possèdent aucune information officielle quant au contenu de la nouvelle mouture. Ce silence a fini par soulever des interrogations pour lesquelles les pouvoirs publics devraient répondre avant la fin du deuxième semestre de l'année en cours, date butoir de la finalisation du code. Parmi ces chefs d'entreprises qui ont vu la nouvelle mouture du code de travail élaborée sans être consultés, M. Slim Othmani, directeur général de la nouvelle conserverie algérienne NCA Rouiba, membre du Forum des chefs d'entreprise ( FCE ). Il est également l'un des initiateurs du code algérien de bonne gouvernance d'entreprise et membre du Cercle d'action de réflexion autour de l'entreprise (Care). Rencontré, mardi, en marge d'une rencontre organisée à Alger, dédiée à la présentation du code de bonne gouvernance d'entreprise ainsi que du projet de la maison de l'entreprise, l'industriel a mis en évidence toutes ces craintes quant à la démarche qui a été suivie dans le cadre de l'élaboration de la nouvelle version du code du travail. Au moment où ce nouveau code devrait être réalisé en étroite collaboration entre le Bureau international du travail (BIT), les organisations patronales, le gouvernement et l'Union générale des travailleurs algériens, les chefs d'entreprises ont été mis à l'écart. C'est dans cette logique que M. Othmani, déplore le fait qu'il n'a pas eu accès, en tant que chef d'entreprise, aux orientations et objectifs attendus dudit code. " Je me suis déjà posé beaucoup de questions en lisant l'ancien code du travail, que j'ai trouvé réellement archaïque. Celui-ci n'a pas pu induire et conduire notre pays sur les voies menant vers la bonne gouvernance dans l'entreprise ", a-t-il dit, tout en insistant sur l'impératif de confectionner ce nouveau code en concertation avec tous les partenaires sociaux. Mais surtout il doit être fondamentalement adapté aux nouvelles méthodes, aux donnes économiques actuelles, et ce tout en tenant compte des mutations qu'a connues le champ économique mondial marqué par le krach boursier et la dégradation de l'économie mondiale. Dans le cas contraire, M. Othmani prévient que les conséquences seront indubitablement nuisibles à notre économie tant déjà fragile. A cet effet, "s'ils ont produit un texte qui est similaire au précèdent code, les effets induits seront plus nuisibles que le premier ", a-t-il averti. Pour rappel, ce nouveau code du travail sera fin prêt vers la fin du deuxième semestre de l'année en cours. Selon le secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), Sidi Saïd, ledit code sera un instrument qui s'inspirera des 40 années d'expérience que le pays a vécues, depuis 1962 à ce jour. De l'Indépendance à ce jour, les activités du monde du travail ont d'abord été régies, pendant un moment, par le code du travail hérité de la période coloniale puis, quelques années plus tard, par le Statut général du travailleur. H. M