La principale ligne de mire de l'Union pour la Méditerranée est d'atteindre un seuil de coopération permettant de combler le fossé entre un Nord plutôt riche et un bassin méditerranéen pauvre. Cette union se veut un partenariat renforcé qui doit profiter aux deux rives. Ainsi, pour renforcer cette union, plusieurs projets ont été inscrits dans son agenda, à l'instar de la construction d'une usine de traitement des déchets, la réhabilitation des collecteurs d'eaux urbaines, la dépollution de la mer, l'autoroute de la mer, lutte contre les catastrophes naturelles, développement de l'énergie solaire ainsi que le renforcement de la coopération entre les entreprises et la création d'une université méditerranéenne. Cependant trouver des modes de financement en vue de réaliser cette panoplie de projets n'est pas aussi commode au moment où le monde entier est sur le point de s'enfoncer dans une période de décroissance économique jamais vue. Pour le cas de l'Union pour la Méditerranée, cette entrave s'est conjuguée à un obstacle d'ordre purement politique. l'UPM a été l'une des principales victimes collatérales de la guerre de Ghaza. L'Union n'a pu tenir de réunions politiques. Les pays arabes ne voulaient pas se réunir autour d'une table avec Israël. Néanmoins, une réunion informelle tenue la semaine passée à Bruxelles, a donné mandat à la France et à l'Egypte pour animer la machine UPM, qui n'a pas encore de secrétariat, et œuvrer à la préparation de la reprise du dialogue politique. Du coup, l'Union a pu tenir une réunion de bailleurs de fonds jeudi à Alexandrie, en Egypte, et qui a finalement apporté les solutions adéquates pour financer les projets concrets euro-méditerranéens en stand by jusqu'à l'heure actuelle. A ce titre, un fonds, appelé "InfraMed", visant à mobiliser 2 milliards d'euros, a été lancé à cette occasion. En effet, ces projets sont centrés sur le développement durable, avec des thèmes clefs comme la dépollution de la Méditerranée, l'énergie, en particulier solaire, l'amélioration de la vie dans les villes, et les infrastructures de transport. Le fonds InfraMed a été initié l'été dernier par deux institutions, la française Caisse des dépôts et consignations (CdC) et l'italienne, Cassa depositi et prestiti (CdP). La Caisse de Dépôt et de gestion (CdG) du Maroc, et la banque d'investissement égyptienne, EFG-Hermes les ont rejoint à la réunion d'Alexandrie. D'autres institutions du Golfe pourraient suivre. Par ailleurs, la Banque mondiale a annoncé sa disposition à allouer 750 millions de dollars pour financer un ambitieux plan solaire méditerranéen. Un parc énergétique de 130 centrales solaires dans le pourtour méditerranéen à l'horizon 2000 devrait coûter entre 60 et 80 mds d'euros."Il s'agit de la première réussite concrète" depuis le début de l'UPM, a déclaré le ministre égyptien du Commerce et de l'Industrie, Rachid Mohamed Rachid, qualifiant ce fonds de "nouveau modèle de développement entre le Nord et le Sud". Le patron de la mission UPM pour la France, et inspirateur de ce projet-phare, Henri Guaino, s'est félicité de cette "volonté de faire quelque chose en Méditerranée" malgré des "conditions économiques et politiques compliquées"."C'est un message d'optimisme", a-t-il lancé, notant que depuis les blocages politiques surgis depuis la guerre de Ghaza, aucun des 43 membres "n'avait demandé sa dissolution, ni à la quitter". "Tout le monde a fait le dos rond", a-t-il dit. Ces projets de partenariat publics et privés "ne sont pas suffisants pour que la paix s'installe miraculeusement en Méditerranée, mais ils en sont une condition", a indiqué M. Guaino. Lancée en juillet 2008 Par le président français Nicolas Sarkozy, l'UPM vise par une "union de projets" à sortir de l'ornière le processus de dialogue euro-méditerranéen dit "de Barcelone", né en 1995. H.M.