"Une hirondelle ne fait pas le printemps" disait le proverbe latin. "Mascarade " de Lyes Salem, le film " absolutiste " qui a reçu une subvention de "Alger capitale de la culture arabe " et qui a raflé tous les trophées symboliques des festivals méditerranéens (un espace qui souffre du manque de production audiovisuelle, ne reflète pas l'existence d'un cinéma algérien qui n'a ni son industrie ni sa main-d'œuvre. Personne de chez nous ne partira à cannes, version 2009. Les grands absents cette année de la plus grande fête du cinéma au monde, ce sont les africains dont bien les algériens. Les raisons sont simples : aucune production n'est sortie de nos rayons en 2009, et combien même si cela était le cas, la sélection cannoise ne serait pas évidente compte tenu des critères ultras sévères du comité d'organisation. Mais dans les dizaines de films qui seront vus à Cannes, un nom émerge comme un " bout de bois de Dieu " : Nassim Amaouche. Le cinéaste franco-algérien partira à Cannes avec son premier long-métrage, " Adieu Gary", une œuvre qui sera projetée non pas dans la grande compétition mais dans la sélection parallèle, la Semaine internationale de la Critique. Mieux vaut çà que rien. Encore inconnu chez nous, le jeune cinéaste dont l'œuvre ne témoigne aucunement de l'existence d'un cinéma algérien, a déjà paraphé en 2003, " De l'autre côté " et " Quelques miettes pour les oiseaux " en 2005, un documentaire tourné à la frontière irakienne du côté jordanien. Ces deux films ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals dont Cannes., Venise et Locarno. Le continent africain dont l'industrie cinématographique a été laminée dès les années 90, sera présent à titre symbolique. IL se contentera de la projection en séance spéciale de Min Yé (Ce qui est, en bambara), le 6è long -métrage du cinéaste malien Souleymane Cissé dont, faut-il le rappeler, Finyè (Le Vent, 1982) fut sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs, suivi du beau Yeelen (La Lumière, 1987) et de Waati (Le Temps, 1995), tous deux en compétition, Yeelen décrochant au passage le Prix Spécial du Jury. Le festival de Cannes qui en est à sa 62ème édition se tiendra du 13 au 24 mai prochain et s'ouvrira pour la première fois, avec un dessin animé américain en 3D relief, Là-haut (Up) de Pete Docter du studio Pixar. Coco Chanel & Igor Stravinsky du Français Jan Kounen assurera, pour sa part, la soirée de clôture. Comme toujours l'Europe et l'Asie seront fortement présentés à ce rendez-vous qui a retenu déjà 53 longs-métrages provenant de 32 pays, dont 46 seront projetés en premières mondiales. La compétition officielle compte, 20 films qui seront montrés par des habitués de la Croisette et à plusieurs lauréats de la Palme d'or comme le Britannique Ken Loach (Looking for Eric), le Danois Lars von Trier (Antichrist) ou l'Autrichien Michael Haneke (Das Weisse Band/Le Ruban blanc). Avec Los abrazos rotos (Les Etreintes brisées), Pedro Almodovar, déjà présent à Cannes avec Parle avec elle en 2002, La Mauvaise éducation en 2004 et Volver en 2006, tentera de dérocher sa première Palme. Chose rare, Quentin Tarantino sera le seul Américain retenu cette année en compétition. Palme d'or en 1994 avec " Pulp Fiction " et président du Jury en 2004, il débarquera avec le très attendu Inglorious Basterds. La France aura quant à elle pas moins de quatre films en lice, dont Les Herbes folles du vétéran Alain Resnais. Six films viennent d'Asie, comme Vengeance du Hongkongais Johnnie To, Kinatay du Philippin Brillante Mendoza, Thirst du Sud-Coréen Park Chan-wook, Taking Woodstock et Visage des Taïwanais Ang Lee et Tsaï Ming-liang. Avec The Time that Remains, le Palestinien Elia Suleiman traduira à lui seul les espoirs des cinémas du Sud dans la compétition. Cannes 2009 compte trois femmes en compétition avec la Néo-Zélandaise Jane Campion, première réalisatrice à avoir remporté la Palme d'or en 1992 avec La Leçon de piano, l'Espagnole Isabel Coixet et la jeune Britannique Andrea Arnold. La formidable actrice française qui a brillement campé le rôle de "Madame Bovary ", Isabelle Huppert présidera le jury tout en étant épaulée par la comédienne américaine Robin Wright-Penn, l'Italienne Asia Argento et la Taïwanaise Shu Qi, le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan, l'Américain James Gray et le Coréen Lee Chang-dong, et enfin l'écrivain anglo-pakistanais Hanif Kureishi, auteur de romans à succès et de scénarios comme My Beautiful Laundrette de Stephen Frears ou Intimité de Patrice Chéreau. Ces sept jurés devraient en accueillir un huitième, une femme en vertu de la règle de la parité adoptée par le festival. Yasmine Ben