Les prix du gaz sont appelés à prendre du galon. Celui-ci devrait en effet profiter de la transition énergétique imposant au monde le recours aux énergies alternatives. Ainsi et d'après les premiers fournisseurs d'information sur l'énergie et les marchandises, Platts , fin avril, un ancien fonctionnaire américain pour l'énergie a affirmé que les Etats-Unis devraient s'attendre à une hausse du prix de l'énergie issue du gaz, si le président Barack Obama fait adopter un projet de loi de plafonnement et d'échange. Par ailleurs, Ian Cronshaw, chef de la division "Diversification de l'énergie" de l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que "des prix du carbone élevés sont un levier très puissant pour l'énergie issue du gaz". Il a soutenu que des prix forts, aux environs de 25 à 28 euros la tonne, constatés début 2008, conféraient aux sociétés de gaz un important avantage compétitif. "Le marché du gaz, précédemment régional, est maintenant devenu un marché mondial, et en dépit des chutes actuelles, nous allons assister à une hausse des prix", a expliqué Ian Cronshaw. Les prix du gaz fixent aujourd'hui le prix de l'énergie, a-t-il conclu. La production de gaz naturel domestique européen devrait diminuer dans les prochaines années, ce qui signifie qu'il y aura un besoin croissant d'importations. Pour sa part, Guy Caruso, ancien chef de l'administration américaine de l'information énergétique a estimé que "si l'énergie nucléaire croît légèrement, le gaz naturel sera un des grands gagnants de la période 2010-2030". Et c'est encore plus vrai pour le gaz naturel liquéfié (GNL). Le GNL suscite l'enthousiasme aussi bien des producteurs que des consommateurs. Ainsi, et selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, d'ici 2030, la part du GNL dans le commerce international du gaz atteindra environ 60%, contre 30% aujourd'hui. Aussi, les capacités mondiales de production de GNL devraient augmenter de près de 40 % d'ici à 2011. Consciente de cet enjeu, l'Algérie nourrit de grandes ambitions pour ce qui est de l'industrie gazière. Dans ce sens, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, s'est fixée comme objectif d'occuper la 2e place au niveau mondial en matière d'exportation de gaz naturel liquéfié à l'horizon 2012. Elle envisage, en effet, d'augmenter sa capacité de production de ce produit énergétique. Cet objectif sera atteint grâce, notamment, aux projets du troisième train de gaz liquéfié à Arzew et de celui de Skikda. La capacité globale de production de ces deux trains est de 9,2 millions de tonnes annuellement, ce qui permettra au groupe Sonatrach de s'adjuger cette place à l'échelle mondiale. Le projet du complexe de Skikda, dont l'échéance de mise en service a été fixée à novembre 2011, prévoit la réalisation d'un mégatrain d'une capacité de production de 4,5 millions de tonnes par an, tandis que celui d'Arzew, opérationnel en novembre 2012, portera sur une capacité de production de 4,7 millions de tonnes par an. Ils viendront ainsi renforcer les capacités de production des quatre autres complexes de GNL existants : GL4Z (construit à Arzew en 1964), GL1K (à Skikda en 1973), GL1Z et GL2Z (à Béthioua en 1978 et 1981). Le groupe Sonatrach, qui projette d'exporter 85 milliards de m3 de gaz naturel en 2010 et 100 milliards de m3 à l'horizon 2015, compte sur ces deux projets d'envergure pour la réalisation de ses objectifs et retrouver ainsi sa place dans le marché mondial en matière d'exportations de gaz liquéfié. Samira G