La truffe, champignon "sauvage" (Terfes) qui prolifère dans la zone sud-ouest de la wilaya de Naama, reste l'un des aliments les plus succulents très prisé par la population locale en dépit de sa cherté et de sa rareté induite par la faible pluviométrie enregistrée avant le mois de décembre, ont indiqué des citoyens des zones rurales qui passent une partie de leur temps à sa recherche. Le sud de la wilaya de Naama particulièrement les zones désertiques d'El Benoud et de Oued Namous en direction de la wilaya de Béchar, notamment la Hamada de Tabelbala et de Boulaadham, avec les pluies importantes des dernières semaines, enregistrent en cette période, des va-et-vient incessants de personnes cherchant minutieusement les truffes. Ces "chasseurs" d'un autre genre, expérimentés, les yeux rivés vers le sol, sont à la recherche de sites bien précis (lits d'oueds ou vivent certaines plantes) et d'endroits ou le sol est dénudé et sablonneux, et où l'on relève la présence de certaines plantes, signes révélateurs de l'existence de ce fruit de la nature. L'aube et le crépuscule sont les moments préférés de ces chercheurs de truffes cachées à quelque centimètres sous terre. Après sa cueillette, la truffe est gardée dans un endroit sombre et froid, de préférence dans un couffin et non dans un sac en plastique, tel recommandé par certains connaisseurs afin que ce champignon garde toute sa saveur. Sa conservation dans un frigidaire et sa congélation n'altèrent en rien de son goût, ajoute-t-on. Sa rareté et la difficulté de sa cueillette nécessitent sa conservation "brute", eu égard à son prix élevé. Certaines personnes exploitant les périodes de prolifération de ce champignon comestible du grand Sahara et dont sa culture par l'homme relève encore du domaine de l'impossible, tentent de collecter la plus grande quantité afin de le commercialiser à des prix concurrentiels dans les wilayas du Nord ou même à l'étranger, pour plus de gains. Cette pratique constitue une véritable aubaine pour ces personnes qui écoulent "leur marchandise" à des prix oscillant actuellement entre 750 et 900 DA le kg. Ce champignon est également exploité par des biologistes dans leurs études et recherches, notamment le docteur Khelifi Mustapha de Ain Sefra, spécialiste en herbes médicinales, qui note que la truffe "se nourrit à partir des racines de la plante dénommée localement Ragrag se développant dans les régions sahariennes. La région du sud-ouest s'étendant de l'ouest de la wilaya de Naama jusqu'à la Hamada (Tindouf) en passant par la Saoura et les oueds Guir et Zouzfana, était réputée par la prolifération des truffes, mais au fil des ans, certains phénomènes tels que la sécheresse, et la surexploitation de ces mêmes zones à la recherche du Terfes, ont contribué favorablement à la dégradation du sol et par la même à sa disparition. Certaines études historiques révèlent que la truffe qui garnissait les tables des pharaons de l'Egypte ancienne, suivies 3000 ans après par celles des Khalifes Fatimides au Caire, a été de tout temps considérée comme un produit naturel très complexe et étrange car "ne comportant ni racines, ni tronc, ni fibres, ni branches, ni bourgeons ni même encore des feuilles ou pétales". La truffe qui se développe sous terre en totale harmonie avec d'autres plantes comporte 30 espèces dont la plus célèbre est sans conteste celle de couleur beige au goût délicieux.