Le terfès ou truffe du désert est un genre de champignon comestible qui pousse et grandit à demi-enfoui dans les sols et terrains sablonneux légèrement humidifiés par les rares pluies ou les rosées nocturnes de certaines régions désertiques ou semi-désertiques, notamment le Sud algérien très propice à sa poussée. Ces truffes du désert de couleur parfois presque blanche ou rose, parfois beige tirant vers le mauve ou couleur argile sont de taille et de grosseur volumiques diverses, de forme arrondie presque sphérique pouvant atteindre parfois la taille d'un ballon de handball et ressemblant un peu à de grosses pommes de terre de différents calibres. Il pousse et se développe surtout après les premières et rares pluies d'automne et d'hiver, grâce aux températures souvent douces dues aux longues périodes d'ensoleillement qui réchauffent les sols sablonneux qui favorisent sa poussée rapide. Il est cueilli par des paysans connaisseurs ou des chômeurs qui le ramassent pour le vendre dans les marchés ou pour la consommation locale, notamment par les bergers des cheptels camelin, ovin et caprin. Les restes de ces derniers constituent une bonne biomasse-engrais et énergie pour la poussée de ces truffes en plus des feuilles mortes des rares herbes, arbres ou arbrisseaux et autres plantes du désert qui constituent aussi un loess ou limon fertile suffisant et favorable à la reproduction et multiplication de ce genre de champignon. Très connu et recherché des populations du Sud algérien, qui l'apprécient énormément pour son goût délicieux et aussi sa valeur nutritive et culinaire, le terfès entre dans la préparation de plusieurs mets et plats spécifiques de ces populations locales, et certains le considèrent aussi comme un « aliment thérapeutique ». Dans certaines régions d'Algérie où il prolifère, comme les wilayas de Béchar et Tindouf, il est prisé comme un aliment et un plat culinaire de luxe nutritif assez rare. La période de cueillette et de vente est courte, car c'est une denrée assez fragile et périssable. Pour certains, il est même considéré comme un médicament traditionnel naturel aux nombreuses vertus à la fois appétissantes, tonifiantes ou laxatives, entrant, par exemple, dans la croissance des os des enfants, dit-on, car il est riche en protéines, en divers sels minéraux et en oligoéléments. Sa rareté annuelle — il prolifère surtout en hiver saharien — et son éparpillement ou difficulté de localisation dans certains terrains spécifiques biens connus des ramasseurs et connaisseurs des périodes de sa poussée et cueillette font du terfès un produit à haute valeur commerciale, d'où son prix relativement élevé. Il peut facilement dépasser celui de la viande ovine ou bovine, puisqu'il se vend souvent d'avance « sur commande » et les quantités arrivant sur les marchés du nord restent très faibles ou très rares. Si certains types de champignons communs sont cultivés à une échelle agrocommerciale rentable dans des abris, caves ou tunnels humides appelés « champignonnières », le terfès, quant à lui, ne semble pas à notre connaissance avoir fait l'objet d'une recherche scientifique spécifique ou d'essais de culture expérimentale permettant des conclusions pour sa culture apprivoisée et sa production à échelle agro-industrielle ou commerciale pouvant être, elle aussi, très rentable. Des investissements pourraient permettre d'aboutir à de petits projets créateurs d'emplois et générateurs de devises, puisque le terfès ou truffe du désert, très demandé sur les marchés locaux, régionaux ou nationaux, pourrait très bien être vendu, aussi bien en Europe qu'en Amérique. La truffe noire française du Périgord de taille pourtant bien moindre est très demandée ; mais celle des marchés arabes est, elle aussi, bien connue et très prisée.