Les relations algéro-libyennes sont "excellentes et exceptionnelles" grâce aux relations de voisinage, a déclaré, jeudi, à Alger, M. Seïf El-Islam El-Gueddafi, président de la fondation El-Gueddafi pour les associations caritatives et le développement. Dans une déclaration à la l'APS, et à l'ENTV, M. El-Gueddafi a affirmé que le niveau des relations liant l'Algérie et la Libye était "excellent, mutuellement appréciable et multidimensionnel", ajoutant que les deux pays "ambitionnent d'aller de l'avant". Pour la Libye, l'Algérie "est plus qu'un pays ami et frère", les deux pays étant liés par "des investissements communs et une coopération dans les domaines sécuritaire, politique, militaire et économique", a précisé M. El-Gueddafi, ajoutant que "des actions sont actuellement menées pour élargir cette coopération". A ce titre, M. El-Gueddafi a souligné que les relations bilatérales "vont au delà des investissements et de l'économie avec de nouvelles dispositions sécuritaires et politiques, d'autant que les relations de voisinage renforcent la communauté des menaces auxquelles les deux pays sont confrontés". Concernant les Algériens détenus dans les prisons libyennes, M. El-Gueddafi s'est contenté de dire que les informations qu'il détenait étaient "de bon augure". A une question sur la jeunesse, l'intervenant a estimé que "cette question est du ressort des gouvernements, leurs populations étant majoritairement composées de jeunes sans lesquels il n'y aurait plus d'avenir", soulignant que l'enseignement devrait figurer à la tête des préoccupations, d'où l'intérêt d'une coopération avec l'Occident, notamment les pays européens, en vue de tirer profit des méthodes modernes d'enseignement. Concernant le terrorisme, M. El-Gueddafi a affirmé que "nos sociétés sont conscientes qu'il s'agit de groupes criminels et d'esprits aliénés, et vous-même en Algérie, avez connu la barbarie et la violence des sanguinaires qui ne sont autres qu'un groupe de tueurs n'ayant ni programme politique, ni horizons et qui ne jouissent d'aucun soutien populaire, ils se sont condamnés par eux-mêmes". Par ailleurs, l'intervenant a estimé que le dialogue Nord-Sud "connaît des problèmes" ajoutant que la Libye "boycotte (le processus de) Barcelone et l'Union pour la Méditerranée (UPM) en raison de la présence d'Israël". Le fossé entre le Nord et le Sud est très profond, a souligné M. El-Gueddafi, précisant qu'il existe "actuellement un choc des cultures, qui fait que tout ce qui est oriental est taxé de terroriste et à contrario tout ce qui provient de l'Occident devient civilisationnel". "Nous devons d'abord savoir comment tirer avantage de l'autre en matière d'édification des infrastructures de base, de systèmes éducatifs et de santé modernes mais aussi aux volets défense et sécurité, et lorsque nous parviendrons à hisser notre niveau, à ce moment là nous pourrions parler de dialogue des civilisations et des cultures", conclut M. El-Gueddafi. Notons que Seïf El-Islam El-Gueddafi, s'est rendu jeudi à Oran et Tlemcen. A Oran, il s'est rendu au Musée national Ahmed-Zabana où il s'est enquis des hauts faits de la Guerre de Libération nationale. Sur ce site, il a visité des effets personnels du chahid Ahmed Zabana, conservés dans ce musée, dont son arme, ses correspondances au réseau de moudjahidine. M. Seif El Islam El Gueddafi a lu intégralement la lettre qu'avait adressée Ahmed Zabana à sa famille la veille de son exécution par l'armée coloniale. Il s'est également intéressé aux pièces de collections témoignant du passage de différentes civilisations à Oran. M. El Gueddafi a ensuite visité le théâtre régional Abdelkader Alloula avant de se rendre à l'hôtel de ville (APC) où une réception, animée par le conservatoire Ahmed Wahbi, lui fut offerte. Il avait auparavant effectué une visite à Tlemcen, entamée sur le site du Parc national, au cœur du plateau de Lalla Setti. Sur ce site, il a reçu d'amples informations sur le fonctionnement et les missions de cette structure, notamment en matière de protection de la faune et de la flore de ce parc qui s'étend sur plus de 8 225 hectares. Au musée de la wilaya V historique, le président de la fondation El Gueddafi s'est attardé sur les expositions de photographies qui retracent une partie de l'histoire de la Guerre de Libération nationale. Il avait ensuite visité le lac artificiel réalisé sur le plateau de Lalla Setti. Cet écosystème aquatique constitue un espace de détente et de loisirs pour les familles tlemceniennes et un endroit touristique doté de toutes les commodités. M. Seif El islam El Gueddafi a achevé l'étape tlemcenienne à la cité des Zianides, visitant le nouveau pôle universitaire implanté dans la daïra de Mansourah.