Entre l'Algérie et la Libye, les tensions récurrentes sont en voie d'apaisement. La situation au Sahel préoccupe tous les pays de la région. Sa stabilité est menacée. Après l'annonce d'une aide algérienne au Mali, c'est au tour du fils du Guide libyen d'aborder avec les plus hautes autorités de l'Etat la question sécuritaire dans la bande sahélo-saharienne. En effet, la question a été au centre des discussions qu'a eues Seïf El Islam El Gueddafi, avec les dirigeants algériens. Accueilli à son arrivée par Abdelaziz Belkhadem, ministre d'Etat, représentant personnel du président de la République, le président de la fondation El-Gueddafi pour les associations caritatives et le développement s'est longuement entretenu avec le chef de l'Etat. C'est dire l'importance qui, d'un côté comme de l'autre, est accordée au partenariat et à la coopération entre Alger et Tripoli, à la nécessité de pouvoir toujours coordonner leurs politiques. Dans une déclaration faite à Alger, Seïf El Islam El Gueddafi a affirmé que le niveau des relations liant l'Algérie et la Libye était «excellent, mutuellement appréciable et multidimensionnel» ajoutant que les deux pays «ambitionnent d'aller de l'avant». L'inévitable question sécuritaire a été abordée. Sur ce point, le fils du Guide de la Libye a indiqué qu'au-delà de la coopération économique et commerciale, les deux pays sont liés «par une coopération dans les domaines sécuritaire, politique et militaire». En effet, les deux pays font face actuellement à la menace terroriste et aux trafics de tous genres. La bande sahélo-saharienne est le théâtre de trafic de drogues, de mouvements de groupes terroristes salafistes, et de groupes rebelles touareg. Aussi, pour les deux pays, il faut pacifier la région des poches de tensions nées des conflits touareg, pour ensuite s'attaquer de front à un problème commun: la présence dans ce vaste espace de groupes terroristes liés à Al Qaîda au Maghreb pour pouvoir espérer passer à un autre stade de la coopération, même si aucune information n'a filtré à ce sujet. Cependant, comme l'a souligné Seïf El Islam El Gueddafi «les relations de voisinage renforcent la communauté des menaces auxquelles les deux pays sont confrontés», une position commune est plus que nécessaire d'autant qu'aucun pays ne peut militer seul contre la menace terroriste. «Toutes ces menaces sont transfrontalières, et aucun pays ne peut trouver, seul, la solution pour y faire face», avait souligné, à juste titre, le président malien Amadou Toumani Touré, qui a appelé à une conférence régionale sur la sécurité dans la bande sahélo-saharienne courant de la Mauritanie au Darfour, au Soudan, à Bamako pour les semaines à venir. L'autre question traitée concerne les 56 prisonniers algériens détenus en Libye. Sur ce point, Seïf El Islam El-Gueddafi s'est contenté de dire que le «dénouement est proche». Au volet coopération, le volume des échanges commerciaux et économiques ne cesse d'augmenter. La Sonatrach est très présente en Libye. Au mois d'avril dernier, Sonatrach et la National Oil Corporation (NOC) libyenne avaient annoncé la découverte de pétrole suite au forage du puits d'exploration A1-65/02 situé dans le bassin de Ghadamès, à environ 230 km au sud de la ville de Tripoli (Libye). Sonatrach envisagerait de doubler ses investissements en Libye en joint-venture avec la Libyan Investment Autority, créée par Seïf El Islam El Gueddafi, qui compte investir les excédents des revenus pétroliers en Algérie. Ainsi, entre l'Algérie et la Libye, les relations fraternelles ne se sont jamais démenties. Pour les deux pays, la concertation et le dialogue ont toujours été au centre de la demande.